Couvertue du receuille WATARIDORI
Couvertue du receuille WATARIDORI

Wataridori

En japonais, Wataridori désigne un oiseau migrateur, mais aussi les gens de passage. Wataridori, c'est également le titre d'un beau livre réalisé par la namuroise Aline Nicolas aux éditions Le Carnet, installées à Salzinnes.

Aline Nicolas fait la navette Gembloux-Bruxelles tous les jours depuis 10 ans. 

« Un changement de travail, de vie, qui m'a rendue plus libre, m'a donné plus de temps pour m'arrêter et regarder, apprendre à me laisser être attirée par des petits détails, des lumières, une situation... et puis de voir plus loin que la situation réelle ».

Ce sont ces petits détails qu'elle a voulu condenser dans un livre. Est donc né Wataridori, un travail réalisé avec Jean-Marie Antoine, des éditions Le Carnet, installées à Salzinnes. Une proposition Namuroise, mais qui touchera tous les voyageurs du rail.

Les gares dégagent déjà une beauté figée, provenant aussi bien de leurs architectures que du mouvement perpétuel de ces voyageurs pressés et bientôt assoupis. En tant qu'historienne de l'art, Aline Nicolas est déjà sensible à l'architecture, aux petits détails qui les décorent et semblent perdus dans la grandeur historique de ces lieux immensément fréquentés. Dans l'ouvrage, se succèdent dès lors de nombreux éléments comme des poignées de portes art déco, des plaques typographiées à la main, une tenture en velours orange usée, un plafond à caissons, une tour moderniste imposante,...

170 clichés sont agencés dans un carnet de papier grainé, aussi doux au toucher qu'au regard. La plupart de ces photos sont de détails détonants, presque abstraits, des scènes d'où l'artiste extrait naturellement l'humain et capte une forme, des couleurs, des espaces parfaitement reconnaissables par les milliers de navetteurs qui passent aussi par ces chemins-là.

« Mes photos sont retouchées. Ce n'est pas que le réel ne me plaît pas, mais sur la photo je ne le trouve pas toujours aussi présent que dans mon expérience. J'attire juste le regard sur ce qui a attiré le mien ».

Quand des humains font apparition entre les pages, ce sont des bribes de leurs histoires qui sont racontées ; sans jamais leur avoir parlé, sans même être conscients de la prise photographique, ni du fait qu'ils sont le sujet de l'intérêt de la photographe, ils sortent de leur anonymat. 

Apparaissent alors des valises et valisettes qui attestent de la nature des voyages, des travailleurs qui s'effondrent physiquement dans le sommeil, des couvertures de romans qui dévoilent la disposition mentale du voyageur, des visages dont l'expression ne ment pas, des conversations téléphoniques plus ou moins discrètes,... ce brouhaha visuel insignifiant qu'on prend ici le temps de contempler. Les prendre en photo, c'est en fait des instants à jamais volés pour mieux les apprécier. 

C'est donc dans les wagons, espaces de replis, que jaillissent les rencontres les plus inhabituelles. La collision entre photographie et vie au sein même du train fait exploser notre perception de la temporalité. Et même si la prise photographique ne dure qu'un instant et que le trajet en train lui exige beaucoup de patience, chacun est une pause dans le temps, un hors temps, qui force à lâcher prise, à un abandon de soi à la machine, à sa vitesse et aux règles auxquelles elle répond. Qu'il s'agisse de l'immobilité éternelle de la photographie ou des horaires et surprises des sociétés du rail.

Ce que nous offre Aline Nicolas est donc véritablement un voyage poétique et non pas un reportage. Il n'y a ni noms des lieux, ni même des gares, ni de textes entre les photos, ni de dates, juste une sélection d'images par filiation thématique ou affinité formelle. Seul sur deux à trois pages, une narration parfois s'écoule, lentement autour d'un mouvement pourtant furtif...

Au fil du temps et au fil du rail, des habitudes se prennent, des histoires s'écrivent, des bribes de vie se découvrent, des règles tacites se suivent, des chemins parallèles se prennent, des sensations se développent, des corps se reconnaissent, mais leurs visages étrangement, toujours, s'ignorent. 

« [Dans les trains de pointe], on est réuni avec des gens qu'on ne connaît pas, à qui on ne parle pas, qu'on voit souvent tous les jours. On est dans la même situation, on va dans la même direction. Mais dans ce train, on voyage seul et pourtant nombreux. ».

Le wataridori en japonais, c'est un oiseau migrateur, et par extension, des gens de passage.

Lorsque le paysage devient durée, les passagers deviennent des compagnons de route et la vitre renvoie sur le monde qui défile au rythme vibrant de la machine, sa propre image face à l'ailleurs. Grâce à Aline Nicolas, prendre des images devient un acte de reconnaissance, celui de reconnaître le sublime des choses les plus anodines, à commencer par sa propre position dans le monde, humblement.

« Je ne suis pas photographe, enfin tout le monde est photographe à un moment donné dans sa vie ».

 

Le livre est disponible dans plusieurs lieux namurois : la librairie Papyrus, la librairie Point Virgule, la librairie Lipajou mais aussi à l'Empreinte Belge. 
Ou en contactant directement les éditions « Le Carnet ».

Facebook de l'artiste : https://www.facebook.com/alinenicolasphotographies

Publié le 6 Février 2023 par
Médiation - Expositions - Arts contemporains

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