Si l'on se balade dans Namur, précisément dans la rue de Fer, on peut tomber sur un portail qui mène vers de nombreuses époques passées…

Moi, ce jour-là, j’ai été transporté au Moyen Âge, cela tombe bien, c'est mon époque préférée ! Pas pour les conditions de vie évidemment, ça, je m’en passerais, mais pour l’Art !  Car la société archéologique de Namur m’a donné la chance de voyager dans le temps, chez eux, à travers un atelier d’enluminure et de calligraphie dirigé par un expert en la matière : Felipe Martinez !  Et cet atelier n’est pas organisé par hasard ! Effectivement, il n’y a pas qu’un seul portail vers d’autres époques, rue de Fer, mais bien deux. Et juste en face l’un de l’autre, pratique !  

En effet, jusqu’au 11 février, la Société archéologique de Namur présente au TreM.a-Musée des Arts anciens une exposition hors du commun : celle de l’Antiphonaire de l’abbaye de Salzinnes, un trésor disparu depuis des siècles enfin exposé au public ! Je ne pouvais surtout pas passer à côté de l’occasion, ma mission était d’en apprendre le plus possible en participant à l’atelier, mais aussi en interviewant un membre de la SAN. Mais ça, c'est plus tard, commençons par le début de la journée, c’est quand même mieux !

J’ai donc passé le portail, l’arche puis n la porte d’entrée, pour être chaleureusement accueilli par une des membres de la société archéologique.  Nous avons traversé les couloirs et les pièces tapissées de tableaux anciens jusqu’à l’endroit où j’allais passer cette journée magique. Heureusement que j’étais accompagné, sinon je me serais très vite perdu en admirant la décoration ! Mais bref, en entrant, j’ai été surpris de voir qu’il y a plus ponctuel que moi, car Monsieur Martinez était déjà en train de papoter avec quelques dames ! Au moins, j’étais loin d’être le dernier, nous avons fait connaissance en attendant le reste du groupe qui est vite arrivé. La journée pouvait s’entamer ! 

Monsieur Martinez a commencé par nous raconter son parcours, qui prend place sur plus de 70 ans : comment il a été initié à la calligraphie en primaire, puis après des années, s’est pleinement consacré à cet art grâce aux apprentissages d’un mentor qui lui a tout transmis.  De la calligraphie à l’enluminure jusqu’au parcheminage.  Mais je ne vous en dis quand même pas trop, car j’ai eu le privilège de pouvoir interviewer Monsieur Martinez à la fin de cette journée ! 

Après nous avoir fait un cours rapide sur les méthodes de parcheminage qu’il fabrique lui-même. Il était enfin temps de se mettre à la calligraphie, nous avons chacun reçu une ardoise, un pinceau et un pot d’eau, c’est astucieux, comme ça, on pouvait faire autant d’erreurs que l’on voulait et recommencer à l’infini sans gâcher de papier ! Pendant que l’on essaie de retranscrire les lettres selon un exemple papier, Monsieur Martinez passe derrière chacun pour nous aider, et une fois qu’il arrive vers moi, c’est le drame… je suis gaucher !!! Bon, j’abuse, ce n’est pas si grave, il me dit, il faudra juste m’adapter. Il me rassure en me racontant qu’il a même une élève gauchère. Ouf... mon rêve d’être un moine calligraphe du Moyen Âge le temps d’une journée ne tombe pas à l’eau. 

 

Tout le monde s’applique et s’amuse beaucoup sur les ardoises, on s’en sort tellement bien qu’après une petite pause, nous passons à la vraie technique tant attendue : l’encre !  Munis de plumes et d’une encre fabriquée par Monsieur Martinez lui-même, nous appliquons nos connaissances toutes fraiches. Monsieur Martinez nous dit qu’il faudra normalement au moins une journée pour commencer à maîtriser les bases de la calligraphie, mais nous devons nous arrêter là, car l’heure du déjeuner sonne, et tant mieux, ça creuse la calligraphie ! Et puis, je suis déjà très satisfait de mon travail, même s’il y a quelques taches sur ma feuille…

On continue même à apprendre pendant le déjeuner grâce aux anecdotes infinies de Monsieur Martinez, nous sommes gâtés !  Et pas qu’en connaissances, car il a aussi amené le dessert ! Nous le partageons en profitant en plus de la présence de Fiona Lebecque : une conservatrice membre de la société archéologique qui nous livre tous pleins d’informations passionnantes sur l’antiphonaire exposé. Je me permets d’ailleurs à un moment de la voler pour moi, puisque c’est l’heure de l’interview, qui est aussi disponible dans nos chroniques 5000 !

Après un entretien passionnant avec Fiona Lebecque, il est l’heure de reprendre l’atelier. Monsieur Martinez échange nos plumes contre des pinceaux : il est temps de s’essayer à l’enluminure ! Mais d’abord, il nous explique comment utiliser les pigments, qui sont fabriqués à partir de matériaux naturels et se présentent sous forme de poudre qu’il faut venir humidifier avec un liant : un liquide, souvent du blanc d’œuf ou de la gomme arabique. Puis, il faut attendre quelques minutes, avant de voir si le pigment est maintenant assez liquide pour être utilisé. C’est déjà tout un art avant même de peindre l’œuvre !

Une fois nos mélanges réussis et nos modèles prêts, il ne nous reste plus qu’à nous lancer ! C’était un peu dur de faire un choix en voyant toutes les magnifiques propositions, mais j’ai fini par jeter mon dévolu sur un joli marque-page. L’ambiance est enjouée, tout le monde s’amuse et s’applique à la tâche, car les enluminures sont pleines de détails, on le voit bien sur les œuvres de Monsieur Martinez qui remplissent la pièce, ce n’est pas un art à prendre à la légère ! Je m’en rends bien compte en voyant le temps que je passe, rien qu’à peindre mon fond doré, puis quand je veille précieusement à ne pas déborder quand je me mets à la peinture des détails. Mais ce n’est pas un temps perdu, loin de là, car c’est un vrai plaisir pour moi de pouvoir consacrer l’après-midi à une œuvre tout en apprenant tellement sur une pratique qui me fascine. Et tout ça en étant merveilleusement entouré ! 

Malheureusement, c'est déjà presque la fin….notre petit groupe est bien satisfait de son travail. Monsieur Martinez nous montre comment rajouter le blanc sur nos œuvres : c’est la touche finale qui fait tout ! Ce n’est pas facile, mais je pense m’en être plutôt bien sorti, je suis même assez fier, je vais pouvoir repartir chez moi avec une belle enluminure. Et surtout, la tête remplie de nouvelles connaissances fascinantes.

Mais avant ça, il ne faut pas oublier de ranger quand même ! Nous lavons nos pinceaux, nos palettes et nos plumes tout en se disant doucement au revoir. Moi, j’ai la chance de rester un peu plus longtemps, car, comme promis plus tôt, il est temps d’interviewer Monsieur Martinez :

Votre rencontre avec le parcheminage en 2004 était-elle voulue ou était-elle le fruit du hasard ?

Je cherchais une activité qui pouvait me plaire et m’ouvrir plein de portes différentes car j’ai toujours aimé découvrir des choses. J’ai parcouru un peu le monde avant d’arriver en Belgique. Je suis parti des Pays Basques espagnols. Je suis allé en Italie, en Tunisie, où j’ai vécu 4 ans, puis en France où j’ai eu une bourse qui m’a permis d’obtenir mon diplôme d’ingénieur. De là, je suis venu en Belgique et j’ai pu travailler pendant une trentaine d’années dans l’industrie spatiale. Nous travaillions surtout tout en finesse pour l’espace. Il y avait un trio de valeurs technologiques, donc il existe bon nombre de satellites qui volent avec nos pièces ! L’un d’entre eux qui est en fin de vie est constitué d’une pièce que j’ai confectionnée à 100 % moi-même.
À 55 ans, pour cause de compression du personnel, je me suis retrouvé à la rue. J’ai rejoint la nature du côté de Chimay et me suis lancé dans la restauration de vieilles fermettes. J’ai tout démoli pour tout reconstruire en ne conservant que l’essentiel.
Puis, je me suis souvenu qu’à l’école primaire, nous écrivions en trois alphabets différents et de ce fait-là, je me suis lancé dans la calligraphie et j’ai découvert au cours d’une lecture quelque chose que je ne connaissais pas : on enlumine un texte, on le met en lumière par des miniatures ! J’ai finalement eu la chance de faire la rencontre de quelqu’un qui a été initié à cette technique par un ancien moine. Il m’a permis de découvrir le monde du manuscrit de A à Z. Il existe différents supports dont la nuance est importante. Parfois, j’utilise directement le parchemin et parfois, je parchemine moi-même la bête entière pour créer quelque chose d’équivalent au papier du côté pratique mais autrement plus performant en tout autre point de vue.
Malheureusement, la personne qui m’a initié principalement à la dorure est décédée à seulement 45 ans. Je me suis retrouvé isolé à Chimay... et tous les autres avec qui j’avais commencé l’enluminure vivaient au plus près à 50 km de moi.
J’ai donc fait des recherches internet ou dans des livres et cela m’a permis l’ouverture de nombreuses portes de tous les côtés. De fil en aiguille, j’ai eu pas mal de relations dans le monde entier. Une Australienne est même venue me voir expressément en Belgique ! Beaucoup sont aussi venus depuis la France ou la Suisse. Cela m’a permis de faire des échanges très enrichissants. De plus, je suis membre d’une association qui s’appelle « Montcornet remonte le temps ». Elle est située en France, le long de la Meuse. Nous avons reconstitué des villages allant des Celtes jusqu’à la fin du Moyen-âge. Je me suis engagé dans cette association en tant qu’enlumineur pour effectuer plusieurs travaux. J’ai notamment conçu des fresques comme au temps des Romains. Tout ce que j’ai appris dans mon coin, contrairement aux gens qui gardent jalousement leur secret, moi, je le partage avec tous ceux qui veulent en apprendre plus. On a trop perdu de belles recettes. Il serait bête de garder le secret. J’en suis à peu près à 350 pages d’ouvrage que je partage avec tous ceux qui le souhaitent. La seule chose que je demande est de me nommer en cas de diffusion de mon œuvre envers autrui. Normalement, je partage avec la protection pour éviter la destruction de mes propres fichiers. Je suis content de donner des cours réguliers chez moi et occasionnellement en milieu scolaire. Ici, c’est mon premier atelier avec des adultes. J’avais tout de même fait une journée à la maison du médiéval Mosan à Bouvignes. La maison m’a d’ailleurs fait une commande de six enluminures et de formules de parchemin pour créer une valise pédagogique reprenant différents thèmes, dont celui du Moyen-âge. Je suis actuellement en train de préparer ces enluminures.

De mon parchemin à mes encres, je fais tout moi-même de a à z. Dont l’encre principale utilisée, qui est noire et indélébile. Elle permet l’écriture et le dessin comme dans l’ancien temps. Pour l’enluminure, les peintures sont à base de pigments provenant des minéraux tels que les Lapis-lazuli, malachites et occasionnellement, elles proviennent des animaux. Dans ce cas, il s’agit plutôt de colorants tels que le carmin provenant des cochenilles. J’utilise aussi des colorants organiques végétaux comme le bois du Brésil et de Campêche et d’autres encore. Mais je les remplace au maximum, car je sais par expérience que ces colorants ne sont pas très stables. Quand les œuvres restaient dans les livres à l’abri des ultra-violets, ce n’était pas problématique, mais maintenant que j’expose mes enluminures, elles ne sont plus protégées donc il me faut me munir de produits qui ne se dégradent pas.

 

Avez-vous une préférence entre le parcheminage, la calligraphie et l’enluminure ?

Pour moi, tout cela constitue un ensemble. J’ai 81 ans passé et le parchemin, c’est très difficile ! Heureusement, l’une de mes filles fait également partie de l’association « Montcornet remonte le temps » et lorsque j’expose, elle propose une activité et initie les gens au parchemin. Elle leur apprend que le parchemin est animal. La plupart des gens ne le savent pas. Le papyrus est d’abord apparu puis est né le papier, tandis que le parchemin dont la qualité est inégalable se situe temporellement au milieu des deux. L’inconvénient, c’est qu’il est plus cher ! Nous sommes maintenant en train de faire des fac-similés. C’est comme un manuscrit, mais imprimé aujourd’hui. C’est d’une qualité époustouflante. Une personne qui n’est pas experte peut penser qu’il s’agit d’un véritable parchemin !
Je connais un Espagnol qui depuis quelques années imprime sur parchemin. C’est moins évident. Normalement, les impressions se font sur du faux parchemin, sur du parchemin végétal. Ici, on parle de papier, mais auquel on donne des formulations qui le rendent similaire à un vrai parchemin si ce n’est d’un point de vue de la durabilité. Mais la texture, le bruit sont très fidèles à ceux des vrais parchemins.
Je dirais que ma technique préférée, c’est l’enluminure. J’ai parcouru beaucoup de pays en tant que touriste, notamment l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, juste à la frontière du Maroc et j’ai fait pas mal de milliers de km puis je suis allé en Arménie où j’ai découvert une façon différente de faire de l’enluminure. L’Arménie est un peuple unique au monde. Les Arméniens sont des chrétiens qui ne sont ni orthodoxes ni catholiques, mais entre les deux, comme l’est leur façon de peindre. J’ai aussi appris une nouvelle méthode pour coller l’or. Le jus d’ail est très efficace. Lorsque j’étais à Chimay, je collais à la bière de Chimay. Je concentrais la bière blanche pour en faire une cirrhose, cela fonctionne très bien aussi. Je pratique cela sur une assiette à dorer qui est à base de collagène pur que j’extrais de mes chutes de parchemin et que je mélange à du calcaire, du blanc d’Espagne ou à du plâtre pour donner l’aspect bombé.

 

Y a-t-il une enluminure qui vous a marqué plus qu’une autre ?

Il y en a plusieurs ! Je dirais que l’exemple le plus époustouflant, c’est le livre de Kells. Il se trouve à la bibliothèque nationale de Dublin. C’est une enluminure d’une complexité incroyable. Je n’ai jamais eu l’honneur de me rendre dans cette ville donc je ne la connais pas réellement.
Plus près de chez nous, il y a les livres des frères Limbourg, des Français. Ils ont confectionné des livres de prières. Le livre « Les très riche heures du Duc du Berry » est d’une perfection formidable. Bouquet est aussi un grand enlumineur. Son œuvre est plus récente et c’est moins mon style. J’ai voyagé en Arménie, en Syrie et puis j’ai découvert l’enluminure perce. Les Perses sont extraordinaires. En Turquie, les peintures islamiques sont d’une richesse vraiment incroyable. C’est une autre technique ce n’est plus la pique qui pend à la feuille, mais on réduit l’or en poudre et on l’applique à la main avec simplement de la gomme arabique, on arrive à peindre comme avec n’importe quel pigment. La Belgique est un pays très riche en enluminures. Il y a eu plusieurs expositions des miniatures flamandes et les enluminures du duc de Bourgogne qui sont flamandes aussi.
En Wallonie, elles sont beaucoup moins nombreuses, mais il y a l’antiphonaire de Salzinnes, évidemment ! Il en existe aussi à Maredret, mais elles y sont relativement récentes, elles datent de la fin du 19e, au moment de l’occupation allemande. La lettre pastorale du cardinal Mercier qui est un très très beau document a été enluminée à Maredret. Il n’y a plus qu’une sœur qui sait encore exercer cet art ! Elle a d’ailleurs tenté d’initier des Belges, mais ça n’a pas marché. Maintenant, elle essaie avec des sœurs africaines.


Me voilà comblé après cette discussion passionnante. Mais je dois filer, la SAN doit quand même fermer ! Quelle aventure !
Et elle n’est pas finie, ma dernière mission m’attend : trouver la sortie, car même si on m’a très bien indiqué comment faire, je réussis à me perdre un court instant. On va dire que je voulais admirer les tableaux un peu plus longtemps ;) 

 

Publié le 5 Février 2024 par
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