Stan, un superbe photographe du Labo Astrid à découvrir !
Ce 2 novembre, nous avons eu la chance d’échanger avec Stan, un photographe installé depuis peu au Labo Astrid. Nous vous proposons de découvrir cette petite interview pour en apprendre d’avantage sur lui et son art ! Découvrez aussi son site internet : ici
Quelle est votre activité et comment avez-vous découvert ce métier ?
Je suis photographe et j’ai découvert ma passion pour la photo un peu avant mes 18 ans. Je suis parti en vacances avec mon premier appareil photo argentique. Un monsieur m’a expliqué un petit peu les bases et puis j’ai continué par moi-même.
Comment vous êtes-vous retrouvé a Labo ?
Au Labo ?… En voiture. (rires) Non, en réalité j’avais déjà des contacts avec le CRC et j’avais déjà exposé aux « P’tits Pouyons » quand un évènement avait été organisé dans la crèche. J’ai connu Anne-Sophie Colmant quand la moutarde m’a pris au nez lorsqu’une résidence d’artistes avait été organisée à la moutarderie Bister à Jambes.
Quelle opportunité représente le Labo pour vous ?
J’ai toujours rêvé d’avoir un endroit à aménager pour en faire un studio photos. C’était difficile d’envisager ça à la maison parce qu’il fallait convenir d’un espace avec la famille. On est jamais réellement isolé chez soi car il y a toujours bien le passage de l’un ou de l’autre. On peut aussi être distrait, on va manger un petit quelque chose… Au Labo, je peux m’isoler dans ma bulle de créativité. J’ai depuis les 20 dernières années le projet d’être artiste, de faire mon nom et ici, j’aimerais travailler la photo avec un nouvel objectif commercial. Les gens voulant créer un site web ou même un flyer pourraient faire appel à mes compétences. Maintenant, tous les éléments sont réunis pour me lancer car je me suis installé comme indépendant à temps plein donc d’un point de vue juridique et fiscal, tout se met bien !
Pouvez-vous nous raconter comment se déroule votre processus de création ?
Dans les projets créatifs, il y a toujours une petite étincelle qui va mettre en place tout un processus. Il y a de cela quelques années , j’ai imaginé « Les Rayonnantes » où les femmes étaient photographiées dans une toile de jute.
Il y a eu également « La Robe Qui Virevolte » où j’ai comparé une femme avec le vin car quand on parle d’un vin, on évoque son bouquet et sa robe. Tout cela me faisait penser à une femme bien plus qu’à un vin. Quand on s’y attarde, on se rend compte que cette boisson est liée à tellement d’éléments tout comme notre vie l’est également. Le raisin a été planté à un endroit sans qu’il n’ait eu son mot à dire et nous, sommes aussi né.e.s à un endroit sans le choisir. On porte même un nom sans l’avoir choisi. Ensuite, on va assembler différents cépages, raisins et je compare cela aux rencontres que l’on fait et qui peuvent nous changer. De plus, si le sol est plus dur, on sait que le vin sera meilleur malgré l’aspect illogique de la situation mais en réalité, c’est parce la vigne va travailler d’avantage, elle va aller chercher l’eau plus en profondeur et donc, on obtient des arômes parfaits. Nous aussi, lorsqu’on fait face à des épreuves et que l’on parvient à passer au-dessus, ça nous construit et on en devient meilleur. On arrive à avoir de la compassion pour le vécu de l’autre qui n’est pas forcément le même que le nôtre. Ҫa permet de ne pas se laisser abattre par une nouvelle épreuve. On peut vraiment faire un tas de comparatifs entre les deux sujets !
D’ailleurs, j’ai un scoop ! Pour « Chambres avec Vues », j’avais invité un photographe à venir partager l’espace de création avec moi. Je me suis demandé ce que je pourrais bien envisager comme série photos… J’ai pris la grande boîte de biscuits verte en métal que tout le monde connaît sur laquelle il y a, pour les plus chanceux d’entre nous, la photo du roi et de la reine, c’est magnifique ! Je n’ai pas eu cette chance… J’ai imaginé un concept. Vous, je vous croise mais toujours un peu de la même façon dans et un même contexte, avec le même look … mais je ne vous connais pas personnellement, je ne sais pas ce que vous aimez faire. Je pourrais donc vous photographier tel.le.s que je vous vois d’un premier abord et la mettre sur la boîte et puis, à l’intérieur de celle-ci, je pourrais poser des photos de vos passions, de vos sports...C’est comme dans la vie, on renvoie une image lorsqu’on se balade en rue ou qu’on est assis.e en classe mais lorsqu’on discute avec le voisin, c’est là qu’il nous découvre plus amplement. C’est dans l’intimité qu’on parle de nos différences, de ce qui nous plaît ou non , des difficultés qu’on a eues. Tout cela nous construit. Les gens seraient donc conviés à aller explorer dans la boîte pour découvrir ce qui se passe dans le fort intérieur d’une personne.
Quels sont vos incontournables dans votre atelier pour bien vous y sentir ?
Il y a cette photo d’une amie sur mon mur, c’était la première fois qu’elle posait pour un photographe et elle m’a offert la photo. Elle compte beaucoup pour moi donc je suis content qu’elle soit près de moi.
Il y aussi cette autre photo d’une femme malheureusement décédée d’un cancer du sein. Elle avait peint sur les murs des « P’tits Pouyons » une poule laissant tomber son œuf et avait trouvé l’objet parfait pour donner la densité idéale à l’œuf. Elle travaillait la texture avec des implants mammaires. Quand on sait qu’elle avait fait une rechute de sa maladie, on se dit qu’elle devait faire preuve de beaucoup d’humour pour utiliser les implants dont elle n’avait plus besoin . Ce que j’aime dans cette image, c’est cette force, ce sourire et puis aussi ce petit côté orientale.