Secrètes Sessions : les 30 ans de Court-Circuit en mode Coachella !

Je vais ne pas vous mentir, ça faisait déjà un moment que j’attendais ce vendredi 3 février. Pourquoi ? Déjà parce qu’Ada Oda jouait au Belvédère le soir même (dois-je préciser que j’aime Ada Oda d’un amour profond ?) et puis ce vendredi de février était LE grand jour où on fêtait les 30 ans de l’ASBL Court circuit. Et pour ça ils ont organisé des « Secrètes sessions » dont le line up ressemblait fortement à un festival Coachella Wallonie-Bruxelles !  Mais qu’est-ce que des « Secrètes sessions »  ? Et pourquoi la fine fleur des artistes wallons et bruxellois de Pop, Hip Hop, Rock, Post-rock, Math rock … était-elle présente ce soir-là au Centre Culturel de Namur ? Rassurez-vous, bien entendu toutes les réponses et même plus sont dans cet article !

Line up impressionnant, la fine fleur des artistes wallons et bruxellois de Pop, Hip Hop, Rock, Post-rock, Math rock ... (Photo : Quentin Spitaels)
Line up impressionnant, la fine fleur des artistes wallons et bruxellois de Pop, Hip Hop, Rock, Post-rock, Math rock ... (Photo : Quentin Spitaels)

Court-Circuit, c’est une fédération de « lieux », donc de festivals, de salles de concerts, de collectifs, … soutenant l'émergence artistique des musiques actuelles en Wallonie et à Bruxelles. Concrètement, ils proposent du soutien à leur réseau d’organisateurs et de salles, et plus directement aux artistes à travers des accompagnements, des sessions d’infos, des outils (comme un agenda ou un répertoire),... Mais aussi et surtout à travers le « Concours Circuit » qui reste le plus gros concours en termes de visibilité et de prix dans la gamme Rap, Rock, pop, electro, bref des musiques alternatives. Un concours qui existe depuis plus de 20 ans, qui a récompensé entre autres des artistes comme Sharko (en 1997 mais sous le nom de Nose Kitchen), Hollywood P$$$ Star (en 2003), Malibu Stacy (en 2004), ou plus récemment Alaska Gold Rush (en 2014) et Eosine (en 2022). Et - cocorico - les bureaux de Court-Circuit sont à Bruxelles et … à Namur !

Raison de plus pour Cinqmille de faire la fête avec eux, lors de ces “Secrètes sessions” aux “Abattoirs de Bomel ». Le concept proposé par Court-Circuit est simple : inviter d’anciens lauréats du Concours-circuit, des musiciens qui gravitent autour de l’ASBL et les rassembler dans une résidence de 2 jours. Le but ? Écrire ensemble des morceaux tout à fait inédits à un rythme effréné d’une chanson composée, enregistrée, filmée, toutes les 2 heures ! Avec en apothéose finale un concert live de ces créations collectives. Je vous donnerai mon analyse du concert plus bas dans cette chronique.

Avant ça, j’ai tendu mon magnétophone à Pablo Fleury, qui est Coordinateur artistique chez Court-Circuit, qui nous parle de ces “Secrètes sessions” et des 30 ans de cette fédération.

Pablo Fleury Coordinateur artistique chez Court-Circuit et membre de Slamino (Photo : Quentin Spitaels)
Pablo Fleury Coordinateur artistique chez Court-Circuit et membre de Slamino (Photo : Quentin Spitaels)

Cinqmille : Salut Pablo, nous c’est Cinqmille ! Et toi tu es coordinateur artistique chez Court-Circuit. Tu y fais quoi exactement ? 

Pablo Fleury : Grosso modo, je suis chargé de projets pour tout ce qui touche aux dispositifs artistiques, comme le Concours-circuit ou aussi les différentes formes de dispositifs artistiques qu'on peut mettre en place avec les salles de notre réseau ou des partenaires extérieurs. Je suis actif par exemple pour les sessions d'info des musiciens débutants, pour leur expliquer les bases :  Comment fonctionne le secteur musical en Wallonie, Bruxelles et quelles démarches entreprendre ? Bien souvent, lorsqu'on est à l'étape d’un premier EP on ne sait pas sur quels leviers appuyer, comment contacter des salles, et cetera… Et puis à côté de ça, je suis musicien aussi.

Cinqmille : Alors ce concept de “Secrètes Sessions” c’est quoi ? 

Pablo Fleury : On cherchait à marquer le coup pour les 30 ans. Et on avait d’abord pensé à un documentaire avec des interviews, des images d’archives, permettant de voir comment la scène a évolué en une trentaine d'années. C'était un petit peu compliqué de mettre en place cette intention initiale parce que faire un documentaire c’est un métier. Et les personnes avec qui on réfléchissait à ça à la base, c’étaient les équipes qui organisent notamment le festival Francofaune à Bruxelles. Et ce sont elles qui ont eu le déclic en disant « Mais, en fait, on fait des “Secrètes Sessions”, pourquoi vous ne reprendriez pas ce concept et l'adapter à votre réalité, à votre réseau ? » Et on a bien aimé l'idée, sachant que ça combine expression live et création spontanée, ce qui pour le coup n’est pas directement notre ADN, mais c’était l’occasion d’essayer quelque chose dont on n'a pas l’habitude. Il y a aussi un aspect vidéo parce qu’ il y a plusieurs capsules vidéo de chaque morceaux qui vont être enregistrées, puis qui vont être proposées. C’était l'occasion de rappeler les musiciens et  musiciennes qui sont passés par nos dispositifs comme le concours, qui ont été en finale ou qui l'ont emporté. Mais on a aussi invité des musiciens qui sont proches ou font partie du réseau. Et donc voilà, ici s'amuse, on a pu un peu combiner tous les aspects du travail de Court-Circuit dans une résidence de deux jours. 

Cinqmille : Mais concrètement ça s’est passé comment ? 

Pablo : Le principe était simple, il y avait un plateau scénique disponible pour les musiciens qui voulaient composer et travailler un morceau, pendant deux heures, et à la fin des deux heures une équipe vidéo enregistrait ce qui venait d’être créé. Donc ça, c'était le principe de base. Après, tous les morceaux n'ont pas forcément été faits en 2 h, parce qu’il y a plein de sous groupes qui se sont mis en place en même temps. Donc certains ont eu plus de temps que d'autres. Mais, de manière générale, ce sont quand même des morceaux qui sont nés en une matinée maximum. Et puis il y a donc le concert de ce soir pour jouer live ces morceaux qui ont été composés en peu de temps et qui sont déjà presque oubliés. Et donc c’est un exercice assez marrant de se rappeler « Tiens, c'est quoi le morceau qu'on a fait jeudi matin ? Je me souviens déjà plus … », et puis aussi de jouer tout ça devant des gens. 

Cinqmille : Gros line up en tout cas. Comment avez-vous effectué le « casting » ?

Pablo Fleury : On a fait un peu une sélection pour essayer de couvrir les différentes années et d'avoir des profils un peu différents. Donc il y avait une première intention. Certains ont répondu présents, d'autres étaient occupés ou peut-être moins intéressés. Donc on a enfin eu un line up avec au total une petite vingtaine de musiciens et musiciennes. Alors du coup, on se faisait la réflexion que lorsqu'on aligne tous les noms comme ça, ça ferait un festival incroyable.

Le public est les musiciens étaient présent en nombre au CCN pour le live de cette création (Photo : Quentin Spitaels)
Le public est les musiciens étaient présent en nombre au CCN pour le live de cette création (Photo : Quentin Spitaels)

Et, en termes de casting, on peut dire qu’il y avait du beau monde. Avec pas mal de genres et styles de musique représentés. Même si on sentait  largement, au vu de l’affiche, la tendance bien Rock qui a animé Court-Circuit et son concours pendant des années. Il y avait ici un mélange de styles et d'âges des plus intrigants. Dans ce beau line-up, on peut citer entre autres Benni, Mia Lena, Antoine Flipo et Martin Grégoire de Glass Muséum, Nathan Mondez et Pierre Van Vlaenderen de Endless Dive, Junior Kélé de Saudade Experiment, Renaud Ledru d'Alaska Gold Rush, Elisabetta Spada de Kiss and Drive, Lionel Solveigh, David Dehard coordinateur de Court-Circuit et Poney parmi les poneys ... Ainsi que Eléna Lacroix, fondatrice, guitariste et chanteuse du groupe Eosine, les « petits jeunes qui pèsent dans le game » du Rock bien noise, aux influences shoegaze, et gagnants du concours circuit 2022. Leur EP "Obsidian", sorti sur JauneOrange records, est une des plaques qui tourne en boucle dans mes playlists du moment donc  je n’ai pas pu résister à lui poser quelques petites questions !

Elena Lacroix chanteuse, guitariste et fondatrice du groupe Eosine (Photo : Quentin Spitaels)
Elena Lacroix chanteuse, guitariste et fondatrice du groupe Eosine (Photo : Quentin Spitaels)

Cinqmille : Salut Elena, alors dis-nous ce qui t’a poussé à accepter cette participation aux Sessions Secrètes ? 
 

Eléna Lacroix : Salut Cinqmille ! Et bien j’ai déjà eu l'occasion de faire d'autres “Secrètes Sessions”, en octobre dernier  avec Francofaune, c'était super et une expérience complètement folle. Ça m'a permis de me pousser un peu hors de ma zone de confort, parce que vu que c'est moi qui compose tout avec Eosine, en répète je m'amène avec un truc, il y a déjà la basse, la batterie, le chant, tout. Et donc, forcément, j'ai pas l'habitude d'échanger avec d'autres musiciens et là forcément c'était complètement inédit pour moi, donc ça m'a fait vraiment du bien. Et puis ici quand j’ai vu l’affiche avec tous les autres, qui sont des gens que j’ai l’habitude d’aller voir sur scène, je me suis dis « Wow, c’est une chance incroyable de pouvoir jouer avec eux ». Donc voilà, je suis super contente. 


Cinqmille : Le casting est effectivement incroyable, même si ça va dans tous les styles et dans toutes les tranches d’âge. Comment ça s’est passé ? 


Eléna Lacroix : Mais, en fait, tout s’est très bien passé et très facilement ! Parce que j'ai l'impression qu'il y avait des projets qui se ressemblent quand même. Donc, on a pu voir petit à petit qui a pris le lead sur tel ou tel projet et, en même temps, il y a des trucs qui n'ont strictement rien à voir avec ce que tout le monde fait. Notamment, il y a une sorte de cover qu’on joue en introduction et ça n’a vraiment complètement rien à voir avec ce que chacun fait. C'est vraiment très chouette. Même si c'est vrai que, parfois, c'est un peu difficile d'échanger, ici en tout cas ça se fait très naturellement avec les gens qui sont là. C’est au service de la musique. 


Cinqmille : Et un concert où on a à peine joué 2 fois les morceaux ? Pas trop stressée ?

Oui, bof. (Elle rit).  Moi je triche un peu, j’en ai déjà fait et ça s'est relativement bien passé. Et comme je disais, je pense qu'on va jamais très très loin par rapport à ce qu'on fait de base. Et si on va très loin, on se dit « Ah tiens, ça, je n'ai pas l'habitude de le faire, donc je pense que c'est un challenge, j’ai envie de bien le maîtriser ». Donc, dans tous les cas, je pense que ça va aller. Et puis simplement, un concert, c'est un concert. On va jouer avec d'autres gens avec qui on s’est lié d'amitié ces jours- ci. Je ne suis pas stressée, j'ai surtout envie, parce qu'au départ je suis chanteuse, guitariste, mais là je me suis retrouvée à la basse et à la batterie. Donc, c’est complètement fou et j’ai envie de m’amuser et de partager avec des gens qui sont aussi perdus que moi à faire des trucs qu’ils connaissent absolument pas. C’est très chouette.

Cinqmille : Si on te dit Namur et Culture ça évoque quoi pour toi ? 

Eléna Lacroix : Bah, en fait, pas grand chose parce que c’est la province où on a le moins joué avec Eosine, donc je ne connais pas du tout ce qu’il s’y passe. Mais je sais qu’il y a le Belvédère qui est une chouette salle, on y joue le 31 mars et on se réjouit de voir ce que ça dit. Mais voilà c’est un peu l’inconnue pour nous, donc on va découvrir.

Cinqmille : Merci Elena ! On se voit au Belvédère le 31 mars alors !

"... là je me suis retrouvée à la basse et à la batterie. Donc, c’est complètement fou ..." - Eléna d'Eosine (Photo : Quentin Spitaels)
"... là je me suis retrouvée à la basse et à la batterie. Donc, c’est complètement fou ..." - Eléna d'Eosine (Photo : Quentin Spitaels)

Et puis cette création comptait plusieurs namurois. Le premier a participé au Concours Circuit en 1998 avec le groupe De Profundis devenu plus tard Flexa Lyndo. Il s’agit de Loïc Bodson, namurois largement actif dans la culture et l’organisation de concert, et actuel guitariste de ENDZ. L’autre namurois qu’on a interviewé c’est Jérôme Henriette, guitariste-chanteur de Quiet, groupe andennais qui avait partagé la finale du Concours-Circuit avec Sweek et Pi-8 deux autres groupes de la région. Comment nos namurois ont-ils vécu cette création à la maison ? Cinqmille leur à posé la question ! 

Jérôme guitariste et chanteur de Quiet qui a remis de la disto dans sa guitare pour les 30 ans de Court-Circuit (Photo : Quentin Spitaels)
Jérôme guitariste et chanteur de Quiet qui a remis de la disto dans sa guitare pour les 30 ans de Court-Circuit (Photo : Quentin Spitaels)

Cinqmille : Hello les namurois. Vous vous présentez vite fait ? 

Jérôme Henriette Alors j’ai commencé la musique vers 16-17 ans. Avec un groupe qui s’appelait Spoonless à la MJ d’Evelette. Un lieu important pour moi. Avec qui on a organisé le MJam festival, qui est devenu le Bluebird plus tard. Puis un jour j’ai rencontré Sébastien Schmit, qui a pris la batterie (et maintenant joue dans K-Branding), puis avec Sélim à la basse et on a lancé Quiet. On a fait le concours-circuit en 2001. C’était un grand moment, il y avait deux cars qui sont partis d’Andenne pour nous soutenir. Et puis après Quiet j’ai continué à bidouiller. J’ai travaillé pendant des années à la Médiathèque, où j’ai pu monter des ateliers de créations audiovisuelles. Et puis là, plus récemment, un projet transmédia appelé Fantascope. Mais à la base c’est la scène noise qui est le socle de mon action. Et pour ça merci Jean-Luc Delory, mon cousin, fondateur du Bear Rock Festival. Et les gens du RhâââLovely, Cédric Seron et Michael Demeyere.

Loic Bodson : Je m'appelle Loïc, j’ai 46 ans et ça fait plus de 20 ans … euh même 30 ans … que je joue dans des groupes. On a été selectionnés avec De Profundis (donc la formation précédant Flexa Lyndo), la même année que Sharko en 1998. Donc, on n’a pas gagné. Mais on était sélectionnés. Et, par ailleurs, je suis toujours resté proche de Court-Circuit par la suite, des clubs, des organisateurs, des salles et du coup j’ai été président de cette Fédération pendant des années. Et donc, à mon grand étonnement, ils m’ont proposé de participer à cette Secrète Session. 

Loïc Bodson et Jérôme Henriette dont le morceau "JVTG" en collaboration avec Mia Lena est un petit single. (Photo : Quentin Spitaels)
Loïc Bodson et Jérôme Henriette dont le morceau "JVTG" en collaboration avec Mia Lena est un petit single. (Photo : Quentin Spitaels)

Cinqmille : Et justement ces “Secrètes Sessions” comment ça s’est passé pour vous ? 

Loic Bodson : Moi j’ai déjà fait les “Secrètes Sessions” en 2019 avec Francofaune et, en général, ça se passe assez spontanément. Et puis l’équipe, qui fait le son et l’image, est super douée, donc on est aux petits oignons. Y’a pas de pression malgré les 2 heures pour la composition. Et ça te permet d’être créatif peu importe l’équipe temporaire qui se monte autour de toi. 

Cinqmille : Ces équipes se sont montées comment ? 

Loic Bodson :  Il y a diverses méthodes. Tu as ceux qui, à l’avance, disent « on va faire un morceau ensemble » et puis d’autres qui te disent « là t’as rien pour l’instant donc viens avec » et là, 15 secondes avant, tu sais pas que tu le fais, mais voilà tu le fais. 

Cinqmille : Et pour toi Jérôme ?

Jérôme Henriette : En participant, ça m'intéressait de voir un peu comment la scène actuelle fonctionne et travaille. Petite anecdote par exemple les « pedalboards » (les branchements de câbles ou de pédales) : moi je suis encore à l’ancienne, j’ai plein de pédales mais mes câbles c’est un peu à l’arrache… où là maintenant tout est très propre. Moi j’aime bien quand il y a du grain dans le son, et c’est sans doute une évolution que ça soit plus propre, mais moi j’aime bien quand y’a du buzz, et que c’est vivant quoi. Ça faisait longtemps que je n'avais plus joué avec des gens qui ont une vision si « clean » du son. Mais j’ai retrouvé des gens que j'ai pu programmer dans le passé et donc c’est génial de jouer avec eux. Renaud d’Alaska Gold Rush. Ou même Loïc, on se connait depuis beaucoup de temps et on n'avait jamais joué ensemble. Donc, me retrouver à jouer avec eux, c'est vraiment super.

Cinqmille : Et le concert en ayant à peine répété ? 

Jérôme Henriette :  Personnellement, ça va aller. Je joue deux morceaux et j’ai pas d’image à défendre. Ce qui compte c'est de créer des choses. Mais j’ai pas à vendre des cageots de disques. Moi, moins on me voit mieux je me porte. (rires)

Loic Bodson : C’est vrai que c’est impressionnant de se dire qu’on va devoir restituer des choses qu’on a composées sur le moment, mais en fait ça passe. C’est clair que c’est un gros challenge.  Moi, des trucs que j’ai fait hier, je suis pas sûr de tout retrouver et pourtant sur scène ça ira ! 

Cinqmille : Merci les namurois !

Ce concert on en a pensé quoi ?

Le concert s’ouvre sur une reprise lourde et bien rock’n’roll de « Alors on Danse » de Stromae (rebaptisée pour l'occasion "Alors on doom"), avec quasi tous les musiciens sur scène. Et ils donnent directement le ton : on va en prendre plein nos oreilles autant en intensité qu'en surprise. 

Les morceaux s’enchaînent et c’est l’incroyable voix d’Elisabetta Spada qui me met les poils ensuite avec « Long time, No See », une composition légère et pop qui sent bon l’optimisme de Kiss And drive et la mélancolie douce amère d’Alaska Gold Rush. Un titre à écouter d’urgence ici

Elisabetta Spada de Kiss and drive, sa bonne humeur, son peps, sa voix ...
Elisabetta Spada de Kiss and drive, sa bonne humeur, son peps, sa voix ... (Photo : Quentin Spitaels)

Mia Lena et nos deux namurois, Loic et Jérôme, sont sur une création. Et pas n’importe laquelle. « JVTG » est sûrement un des petits singles inédits de ces “Secrètes Sessions”. Le piano de Glass Muséum et la voix de Mia Lena sont posés. Un mélange qui fonctionne bien, mais lorsque les guitares noisy de Jérome Henriette et Loïc Bodson entrent dans le morceau, elles entraînent des cris qu’on ne connait pas à Mia Lena. Et là ! Là, on se dit que ce genre de création à vraiment tout son sens. 

Au même titre que sur “Amor Dinosor” où  les talents combinés d’Elena Lacroix et de Beni aux guitares, de Sophie Chiaramonte de SOROR à la basse et de Nicolas Mouquet de Wuman, font mouche avec une track inattendue partant d’une simple mélodie au Ukulélé et finissant en explosion de rock shoegaze. Et on retrouve presque le même line up sur "Soleil Bleu", pour une balade folk et mélancolique, où la voix si prenante et belle de Beni a réussi à me tirer les larmes aux yeux.

Et je ne vous parle même pas du caviar "Miyagi San" où une grande partie de la crème du Math-Rock wallon est rassemblée. 

Les 12 morceaux composés pendant la résidence filent. On ne voit pas le temps passer, malgré un public parfois bruyant et un peu dissipé (les gens contents de se voir et les autres qui minaudent). Je me plais à ce concert où je ne connais aucun des morceaux. C’est frais et ça fait du bien. Le dernier track arrive trop vite. Mais quel track ! Mon coup de cœur de la création : Junior, Barbara, Gil, Lionel et Renaud (encore lui) nous proposent “Rush. Certains diront que je ne suis pas objectif parce que Rush c’est le nom de mon chat. Mais ce titre est un vrai single. Une ode à la vie calme, à la plénitude et à la zen-attitude. Un morceau qui reflète à mon sens très bien les 30 ans de musique alternative belge francophone, que j’ai pu vivre, entre autres grâce à l’ASBL Court-Circuit.

Et l’avantage des “Sessions Secrètes” c’est que tout est filmé ! Vous pouvez retrouver l’intégralité des morceaux sur la chaîne Youtube de Court-Circuit.

Vous l’aurez compris, j’ai été conquis par cette soirée et par ce concept. À tel point qu’en en parlant avec plusieurs amis organisateurs après le live, on s’est tous dits que cette création devrait avoir le mérite de tourner sur deux ou trois dates, dans d’autres villes. Parce que, pour une fois à Namur, nous avons eu le plaisir d’avoir un événement inédit en termes de musique actuelle. Mais les liégeois ? Les montois ? Les bruxellois ? C’est pour moi le seul ressenti un peu triste de cette soirée, ce côté éphémère. Enfin après tout, c’est peut être aussi ça qui fait le charme de ces “Secrètes Sessions”.

Publié le 28 Février 2023 par
Moi mal rasé avec un bonnet et des yeux de chat
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Spitaels Quentin
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