Rencontre littéraire : Michel Torrekens

Chronique et interview de Skylar O'downey

Le 23 Octobre dernier à la Librairie Papyrus, accompagné du blogueur Willy Lefèvre (Marc Page), Michel Torrekens venait nous présenter son dernier roman sorti le 8 octobre 2019 chez Zellige Éditions : « L’Hirondelle des Andes ».

Image
Skylar-Odowney_MICHEL-TORREKENS_PAPYRUS25OCT2019_2-1024x768.jpg
Crédit Photo : skylar

Mais qui est Michel Torrekens ?

Né en 1961 à Gembloux où il vit toujours, Michel Torrekens est rédacteur en chef-adjoint d'un magazine parental, Le Ligueur, et s'intéresse aux questions d'éducation et de transmission, ainsi qu'à la place de l'enfant et des jeunes dans nos sociétés. Après trois recueils de nouvelles et un précédent roman « Le géranium de Monsieur Jean », nous pouvons dire que Michel Torrekens est un auteur confirmé et une valeur sûre du paysage littéraire belge.

La présentation de Willy Lefèvre est élogieuse, ce qui nous donnes envie de creuser un peu plus le personnage et surtout son écriture. Parce que pour nous, l’écrivain reste une découverte, ce qui ne semble pas être le cas pour tout le monde lors de cette rencontre.

La présentation du roman reste en arrière-plan, l’animateur et l’auteur se concentrent sur ce qui l’enrobe : Le Pérou, la manière d’écrire, ce qui a inspiré l’histoire. Sans rien dévoiler, Torrekens nous donne l’eau à la bouche, nous avons envie de dévorer son récit.

Nous apprenons que l’histoire découle indirectement de son précédent roman, parce que Pauline, l’héroïne, n’est autre que la fille du « Monsieur Jean ». Une question nous taraude : Doit-on lire le précédent ? On nous assure que non, que les histoires, même si elles sont liées, sont indépendantes.

Image
Skylar-Odowney_MICHEL-TORREKENS_PAPYRUS25OCT2019_3-768x1024.jpg
Crédit Photo : Skylar O'downey

Nous passons une heure pendus aux lèvres de l’écrivain, espérant qu’il nous donnera quelques détails sur l’intrigue. Il n’en sera rien. Il nous décrit avec tellement d’admiration la capacité des péruviens à célébrer la mort, leurs cimetières tellement particuliers que nous avons presque envie de prendre l’avion pour nous rendre compte de ce qui se passe là-bas et ce, hors des circuits touristiques. Parce que Michel parle de ce qu’il connaît. Il a visité le Pérou avec des ONG dans le cadre de son travail, et est allé à la rencontre de la population.

La bienveillance et le respect de ces gens du bout du monde transparaît dans chacune de ses phrases. Une touche d’humanisme que nous espérons retrouver dans son roman. 

Les minutes s’égrènent, les mots filent.

Au fur et à mesure, on découvre le récit vu par Pauline, entrecoupé de textes en italique qui, on le comprend au fil de la lecture, est le "journal de souvenirs" d'Hélène, sa mère. Surprenant au premier abord, cette façon de découper le texte tout comme l'absence de chapitres, nous pousse à aller plus loin.

Revenons sur ce que dit l’éditeur à propos de « L’hirondelle des Andes » :

À la suite du décès de son père, «Monsieur Jean», Pauline prend une décision radicale : tourner le dos à une carrière enviable et partir au Pérou où sa mère a disparu dans des circonstances troubles lors d’une mission humanitaire. 

Elle atterrit à Lima et découvre la violence due à l’immense pauvreté des bidonvilles de la capitale. Comme sa mère avant elle, elle rencontre des femmes qui ont décidé de se battre pour sortir de cette misère. À leur contact, ses repères et valeurs changent peu à peu. Elle vibre également à sa vie de femme épanouie avec un archéologue qui l’initie à la vieille culture Mochica. 

Elle n’en oublie pas pour autant sa quête familiale et part sur les traces de sa mère, avec comme guide Lucia, jeune péruvienne pleine de vivacité. D’abord à Cerro de Pasco, la plus haute ville minière au monde, puis à Cuzco, l’ancienne capitale Inca. Sur sa route, Pauline croise de nombreux personnages hauts en couleur et assemble pas à pas les pièces d’un puzzle incomplet. Ce qu’elle découvrira ne correspondra à aucun des scénarios qu’elle avait imaginés. 

Image
Skylar-Odowney_MICHEL-TORREKENS_PAPYRUS25OCT2019_1-768x1024.jpg
Crédit Photo : Skylar O'downey

INTERVIEW DE MICHEL TORREKENS

Cinqmille : Pourquoi cette absence de chapitres? Etait-ce pour laisser l'impression d'un récit continu aux lecteurs? 

Michel Torrekens : Tout à fait. Mon roman précédent, "Le géranium de Monsieur Jean", était organisé autour de chapitres courts et titrés. Pour "L'hirondelle des Andes", j'étais parti sur la même structure, puis je me suis rendu compte qu'elle ne convenait pas à ce récit d'un voyage dans de grands espaces, avec une évolution progressive mais continue du personnage de Pauline lancée de ce sierra movie andin.  

CM : Le livre aborde le travail de deuil par l'introspection et l'extrospection, quel a été le déclic pour l'écriture de ce roman? 

MT : J'aime beaucoup votre expression d'extrospection qui correspond, me semble-t-il, au travail de l'écrivain qui va chercher hors de lui-même les sources d'une destinée, le portrait de ses personnages. Le déclic de l'écriture est lié à la colère de Pauline qui ne comprend pas pourquoi sa mère a ressenti le besoin de s'expatrier pour se réaliser. La mort du père est le déclic pour tenter de combler cette incompréhension et ce vide intérieur. Elle ne sait pas exactement ce qu'elle va découvrir,  mais elle se sent comme aimantée par la nécessité de ce voyage.

Pour écrire, je me nourris ainsi à plusieurs sources pour créer un ensemble qui corresponde à la logique de l'histoire ou, du moins, à ce que j'imagine comme telle.

C : A la lecture de la page 42, on peut ressentir un caméo à la Hitchcock, est-ce que nous sommes sur la bonne voie? 

MT : Vous me faites découvrir cette technique d'Hitchcock qui a organisé à plusieurs reprises son apparition dans ses films. Ce n'est pas du tout le cas ici, lorsque Pauline rencontre un archéologue belge pour lequel je me suis inspiré de plusieurs archéologues rencontrés lors d'une résidence d'écriture à l'Academia Belgica de Rome, mais aussi d'un archéologue belge réputé qui mène des recherches importantes au Pérou et y a réalisé des découvertes majeures, sans oublier des inventions plus personnelles. Pour écrire, je me nourris ainsi à plusieurs sources pour créer un ensemble qui corresponde à la logique de l'histoire ou, du moins, à ce que j'imagine comme telle.

J'aime beaucoup mélanger différents niveaux d'écriture

CM : Au fur et à mesure, on découvre le récit vu par Pauline, entrecoupé de texte en italique qui, on le comprend au fil de la lecture, est le "journal de souvenirs" d'Hélène, sa mère. Pourquoi les avoir intégrés en ligne directe dans la narration? Une façon de déstabiliser le lecteur?

MT : Une façon surtout de lui laisser une part de mystère, de suspens, de plaisir à découvrir la suite. J'aime beaucoup mélanger différents niveaux d'écriture: des portraits, des dialogues, des descriptions, des réflexions, de l'action, des chansons même, avec aussi des touches d'humour.

C : Le rituel de l'Ayahuasca est plutôt bien décrit, l'avez-vous expérimenté? 

MT : Pas du tout. Je crois que je n'aurais pas le courage de me frotter à des produits psychotropes, mais ce rituel a été très bien présenté et analysé dans de nombreux écrits comme les "Lettres du yage" de William Burroughs, écrivain américain de la Beat Generation. Il s'y lance dans des expériences avec des plantes hallucinogènes. Ce qui m'intéressait avec ce rituel, c'était de permettre à Pauline de vivre dans une autre dimension, de passer à une autre réalité, de même qu'elle se découvre autre au contact d'hommes et de femmes en lutte pour leur survie dans les villes et villages de la cordillère des Andes.

Image
Romans19_L-hirondelle-des-Andes.jpg

____________________________________

L’hirondelle des Andes
Michel Torrekens
ISBN : 2914773919 
Éditeur : ZELLIGE EDITIONS (08/10/2019)

Tu vas kiffer aussi

Il s'agit de quatre membres d'un groupe de musique sur une scène pleine d'instruments de musique.

Whoman, le groupe de musique à connaître absolument !

il s'agit d'une illustration en noir et blanc représentant le visage d'une femme, Lutanda. Elle est sur un fond rayé jaune et blanc.

Lutanda, une artiste du Labo Astrid

On y voit un visage, celui de Félix, un artiste. C'est une illustration en noir et blanc sur fond rayé jaune et blanc.

Félix, un super artiste du Labo Astrid !

illustration d'une main qui écrit  " interview"  à la plume , autour sont dessinés des décorations type enluminure

Un aperçu dans la société archéologique de Namur !

illustration d'une main qui ecrit les lettres "a b c d " à la plume, avec des décorations style enluminure autour

Retour dans le temps à la Société Archéologique de Namur

C'est une illustration signée Louie Dole en noir et blanc sur fond blanc et jaune qui représente Carine en train de sourire; Elle regarde droit face à l'objectif. Elle a des cheveux blonds et des yeux clairs.

Carine, une artiste peintre du Labo Astrid !

C'est une illustration en noir et blanc sur fond rayé jaune et blanc de Catherine. Elle porte un t-shirt rayé et manipule une plante. Elle a le regard porté vers la gauche et elle porte des lunettes. Elle a des cheveux courts foncés.

Jamu, une artiste fantastique du Labo !

C'est le visage de Mei illustré en noir et blanc sur un fond jaune et blanc. Elle pose sa tête contre sas main et regarde légèrement vers sa gauche. Elle a une expression sérieuse et quelques taches de rousseur. ses cheveux tombent, ils sont lachés.

Mei, la tatoueuse du Labo Astrid nous parle de son projet !

C'est le visage de Marie-Aude illustré en noir et blanc sur un fond jaune et blanc. Elle regarde droit devant elle et se bouche la bouche avec son index. Elle a les cheveux attachés derrière elle.

Marie-Aude, une artiste pluridisciplinaire du Labo Astrid !

Les 4 membres du groupe "Glauque" sont illustrés en noir et blanc sur un décor ligné jaune et blanc. Deux d'entre eux sont assis sur un canapé tandis que l'un est par terre. Le quatrième est assis sur le dossier du canapé.

Glauque, un groupe de musique à découvrir !

C'est une illustration en noir et blanc de Stan

Stan, un super occupant du Labo Astrid !

Illustration de mains qui dessinent des traits qui se transforment en partitions de musique. Le bâtiment du Delta est aussi représenté entre ces lignes. Il est écrit "Spotlight" au centre.

Spotlight : l'expo qui illumine le Delta !

Logo du The Extraordinary Film Festival

TEFF | Lettre d'amour à un festival d'utilité publique