« Quoi qu’il arrive, on continuera à créer et on ne cessera jamais de le faire »

Interview de Tiffany Vitali / Photos de Philippe Blonda et Didier Maquestiaux

Cinqmille a eu l’honneur de rencontrer Sun Lhonoré, membre de la To do compagnie. Elle et sa partenaire Charline Pielquin travaillent sur différents projets qui abordent des thématiques engagées, parfois taboues, telles que la guerre et le sexe.

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Didier Maquestiaux

Cinqmille : Pouvez-vous présenter ce qu’est la To do compagnie ?

Sun Lhonoré : La To Do Compagnie est née en 2019, grâce à ma partenaire Charline qui, malheureusement, ne peut pas être là aujourd’hui et moi.

Le terme « to do » vient du fait de se dire « il faut vraiment le faire maintenant ». C’est aussi foncer, tout mettre en œuvre, en fonction de nos envies, des sujets dont on a envie de parler.

Le terme « to do » joue aussi sur l'ambiguïté avec « tout doux » parce qu'on cherche à raconter quelque chose de fort tout en douceur, en prenant en compte le public, en le faisant participer et en brisant le quatrième mur. Dans deux de nos projets, nous avons beaucoup utilisé l’humour car nous pensons que c’est indispensable : passer par le rire pour transmettre des messages. Et dans le monde dans lequel on vit, ça fait du bien de se marrer un bon coup !

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Philippe Blonda

Nous collaborons aussi avec différents artistes, notamment pour notre récente résidence aux abattoirs de Bomel, lors de laquelle on a travaillé avec un artiste clown, une assistante à la mise en scène et une régisseuse. La compagnie commence à se développer mais le noyau de la To do compagnie, c’est Charline et moi.

 C : Comment est née cette association ?

Sun Lhonoré : J’ai rencontré Charline au conservatoire de Bruxelles, ça a été un coup de foudre artistique ! Nous étions sur la même longueur d’ondes, nous avons donc commencé à collaborer très rapidement. Nous nous entendons très bien, c’est ça qui fait notre force !

Par exemple, l’idée derrière notre spectacle « En avant » (spectacle en création) venait de moi. Lorsque nous travaillions sous forme d’impros, je savais que je pouvais tout à fait lui faire confiance, parce que nous avons cette connexion particulière. C’est essentiel d’avoir quelqu’un avec qui il y a ce partage.

C : En 3 mots, c’est quoi la To do compagnie ?

Sun Lhonoré : Envie, partage et dynamisme !

C : Comment expliqueriez-vous ce que vous faites à des gens qui ne vous connaissent pas ?

Sun Lhonoré : C’est un art du partage. Nous avons la volonté de transmettre, de raconter des histoires, sous le biais de l’humour. Nous recherchons aussi l’interaction avec le public, pour le faire rêver et réfléchir.

C’est très important pour nous d’avoir cette convivialité en live. Nous travaillons le spectacle vivant, avec un aspect donnant donnant : nous offrons le spectacle et le public, lui, nous partage ses réactions.

Nous aimons bien aborder des thématiques dont on parle peu, comme dans deux de nos projets actuels.

C : Pouvez-vous nous parler de ces deux projets ?

Sun Lhonoré : « PTSS – Petite Théorie Sur le Sexe » aborde la sexualité, sous toutes ses formes et tous ses angles. Notre volonté, c’est d’informer les gens, d’ouvrir la discussion. Au début du spectacle, nous parlons des règles qui sont rouges mais pourtant les publicités nous montrent qu’elles sont bleues. La naissance, la procréation, la drague, les positions du kamasutra, la cup menstruelle… tous ces sujets sont abordés dans le spectacle. Grace à nos recherches pour le spectacle, nous avons appris énormément de choses, notamment sur certains moyens de contraception peu connus.

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Didier Maquestiaux

Ce spectacle a d’abord été joué au théâtre de poche à Charleroi dans le cadre du festival Divertiscènes, dans une version « ébauche » de 30 minutes. C’était super de voir l’osmose que le spectacle avait créé. Autour d’un verre, les spectateurs se demandaient s’ils connaissaient telle ou telle chose. J’avais l’impression que les langues s’étaient déliées. Comme ils avaient entendu parler de sexe pendant une demi-heure, la gêne avait disparu.

En rencontrant les gens après le spectacle, et sur base de leurs propositions, nous avons fait un vrai travail de réécriture. Aujourd’hui, le spectacle dure une heure et demie.

L’autre projet, c’est le spectacle « En avant », né d’un seul en scène que j’ai réalisé au conservatoire de Bruxelles : l’histoire d’un clown qui raconte la dictature, de la guerre et de la manipulation.

La force de ce clown, c’est qu’il ne parle pas. Tout se joue sur la gestuelle, les attitudes, les expressions corporelles et du visage. Ces sujets sont abordés avec toute sa fragilité de clown à qui il arrive toujours des couacs, des choses qu’il n’avait pas prévues. Nous montrons comment il peut devenir un dictateur alors qu’à la base, rien ne montrait qu’il pourrait en être un.

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Philippe Blonda

C : Si le clown ne parle pas, comment arrive-t-il à transmettre ses messages ?

Sun Lhonoré : Grâce à la gestuelle et le choix des objets. Par exemple, dans une partie du spectacle, on reprend les pommes de terre, symbole du peuple. Le son, la musique, tout est jeu. Dans l’histoire, nous souhaitons montrer que les gens peuvent changer. Donc tous les objets sont des partenaires pour le clown, ce qui lui permet de transmettre son histoire.

Grace à tout cela, le public parvient à comprendre le clown et l’imaginaire du spectateur peut partir dans toutes les directions. Nous ne sommes pas figés, ni dans les mots, ni dans l’espace. Le clown ne cesse jamais d’interagir avec le spectateur, le quatrième mur est brisé à l’infini pour susciter des réactions et investir le public. Ce que vit le clown est touchant mais grave aussi. On rigole mais on réalise que ce qui lui arrive est terrible.

C : Nous avons vu que vous aviez rendu hommage aux mineurs dans le cadre de Still standing for culture, comment vous est venue cette idée ?

Sun Lhonoré : C’est le projet de Charline. Elle est d’origine italienne et son arrière-grand-père travaillait au Bois du Cazier. Ce que nous avons partagé pour Still standing for culture vient à la base de notre participation à un concours de création.

Pour ce concours, sur base de la thématique de l’origine, le but était de créer une œuvre de forme libre : sculpture, peinture, etc. Nous avons décidé de faire une captation vidéo mélangeant à la fois les images des mineurs et le côté théâtral. Charline voulait exprimer ce que son arrière-grand-père a pu vivre, son ressenti en temps qu’arrière-petite-fille de mineur. La finalisation de la vidéo est tombée au moment de l’action Still Standing proposait de partager des créations donc ça tombait bien.

Quoi qu’il arrive, on continuera à créer et on ne cessera jamais de le faire. D’ailleurs, nous espérons pouvoir bientôt partager nos spectacles au public parce que nous avons soif de transmettre.

La To Do Compagnie souhaite remercier l’équipe des abattoirs pour le soutien à la création de leur spectacle « En avant ».

Mise en scène : Charline Pielquin

Assistante à la mise en scène : Claudine Gourdin

Travail du clown : Morgane Gérôme

Travail de la lumière : Julie Devlamincq

Visuels : Philippe Blonda

Vous pouvez retrouver l’actualité de la To do compagnie sur Facebook :

Page Fb : To do compagnie

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