Entre flux polarisés et pshitts réverbérés

Chronique de Aline Thibaut / Photos de Thierry Dupiereux

Devant la vitrine de sa boutique, la gérante doute. Les talons ancrés dans les pavés, elle embrasse sa vitrine du regard et déplace son déhanché. Évaluation ? Les formes sont d’une telle expansion qu’on n’y voit plus rien de ce qu’on y vend. C’est du chic et de l’éclectique… Alors, la bouche inclinée sans plus trop savoir quoi en penser, le hic est prononcé : ces formes collent à la rétine des passants et désorientent leur curiosité. Eh oui, se mettre au diapason du Pshitt !, c’est un peu provoquer l'hémorragie de l’acrylique sur vitrine et accepter de faire un pas de côté en ouvrant le bal à la vitalité du spray. Coup de promo polarisée…

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Crédit Photo : Thierry Dupiereux

Côté Square Léopold, là où certains invités et leurs bombes aérosols s’agitent autour du Pavillon, un autre dégoupille aussi en guise d’inauguration, fort de son lapsus envoyé au micro. Les divertissants « faiseurs de joie » sont remerciés d’être présents « pour l'abimer… enfin… pour l’habiller ». Au fond, moi aussi j'hésite. Reconnaissance instrumentalisée ou polarisation masquée…

N’empêche, le ton est donné. Alors il nous reste à adopter la cadence, faire place, observer, participer et interroger, ou bien patienter que l´heure passe. De toute façon, ces vitrines sont faites pour être ensuite nettoyées, si elles ne sont pas détruites. Et puis les murs peints, bousillés. Feu vert déjà passé au rouge. Mais stop à l’orange, s’il-vous-plaît, de quoi on parle ?! De créations, d’interventions, de l’art urbain sous toutes ses formes d’expression à la recherche de légitimation. Et pour l´heure, de l’éphémère. De ces fresques et de leurs briques vouées à passer en poussière. Ça fait partie du principe, peut-être, mais il y a comme une sensation de coliques. Car on s’y attache et qu’il y a comme une envie de pouvoir apprécier le tout, sans trop de promo et surtout pas qu’à l’arrache.

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Crédit Photo : Thierry Dupiereux
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Crédit Photo : Thierry Dupiereux

Aux Abattoirs de Bomel, l’exposition Vizion a permis de cristalliser en un clin d’œil le pluriel de ces flux graffés à travers des centaines d’instantanés shootés dans le bouillon des bas-fonds et des à-côtés. Les concepteurs de l’exposition, plutôt déterminés, se sont évertués à afficher avec réflexion et sobriété ce que d’autres s’efforcent d’effacer et de réprimer. Mais Vizion n’a malgré tout pas échappé aux clichés de l’art institutionnalisé et aux réflexes exhibés de quelques-uns peut-être venus chercher de quoi parader. Car contre toute attente, la valeur marchande y a bien été convoquée en étant purement associée à de l’appréciation esthétique formatée. « D’ici quelques petites années, il y en aura peut-être qui vaudront quand même quelque chose… »

Non, le graff n’en est pas à ses débuts, si ce n’est peut-être à celui d’un moment de confession. D’ailleurs, les vicaires du rail, d’abord venus pour tenir le propos à l’œil, y ont finalement tendus l'oreille. Pour ma part, entre l’appel à l’imaginaire et à l’introspection, il me reste une impression d’urgence à me confronter différemment à ces surfaces de créations. C’est peut-être bien là le moment de la réflexion, à récolter davantage de signaux et à questionner de concert ce mode d’expression sous toutes ses déclinaisons.

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Crédit Photo : Thierry Dupiereux
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Crédit Photo : Thierry Dupiereux
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Crédit Photo : Thierry Dupiereux
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Crédit Photo : Thierry Dupiereux

Aux Casernes, c’est encore une autre tonalité, celle de la création exhibée dans un ouvrage qui sera rasé plus tard. Dans l’enceinte reliquaire, les pressions digitales vaporisent l’espace et organisent nos regards. Et puis, dans un moment de recul, le contraste saute aux yeux. D’une part, la palette des coloris imposés pour ces compositions autorisées. D’autre part, les impulsions en marge des installations dressées pour l’occasion. La dissonance est manifeste entre les traces laissées dans l’illégalité et celles d’une pratique légitimée. Mais il n’empêche que, de part et d’autre, des blazes sont affichés, chacun signifiant à sa façon son besoin d’expression, son désir de visibilité, sa reconnaissance comme partie prenante de la société, officialisée ou non.

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Crédit Photo : Thierry Dupiereux
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Crédit Photo : Thierry Dupiereux

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TEFF | Lettre d'amour à un festival d'utilité publique