Interview: "Top départ" pour Le Relais des Voyageurs
Interview par Samantha Louppe // Photos par Sébastien Roberty
« Voyage, voyage… plus loin que la nuit et le jour » pardon, je n’ai pas pu m’empêcher. Il faut dire que ça me trotte dans la tête depuis que j’ai eu le plaisir de rencontrer Mélanie et François, qui m’ont parlé du nouvel événement Namurois à ne pas rater, j’ai nommé « Le Relais des Voyageurs, le festival qui vous envoie balader, à pied, à vélo, en train, en kayak… ».
Alors si vous aussi vous aimez qu’on vous envoie balader, le clair de lune et les échappées belles, je vous conseille de lire la suite, un avant-goût au festival qui se déroulera les 7 & 8 mars 2020 rue des Carmes à Namur, dans les locaux de l’ancienne banque Fortis, aujourd’hui baptisée pour son occupation par le CRC Namur « La banque - Coffre à culture ». Je vous laisse découvrir le fascinant itinéraire de ce merveilleux projet.
...avec pour objectif de rapprocher les gens, de les réconcilier, de les rassurer à propos du voyage autrement.
CinqMille : Alors, dites-moi, qu’est ce que c’est, le Relais des Voyageurs?
Mélanie : A la base c'est un projet de festival. Donc ce n'est ni un salon, ni une foire aux vacances, aux aventures de l’extrême… c'est vraiment un festival avec une programmation. Sur base de cette programmation construite à trois, nous avons invité des partenaires qui vont venir parler, discuter, faire des ateliers, … avec pour objectif de rapprocher les gens, de les réconcilier, de les rassurer à propos du voyage autrement. Par voyage autrement, on entend le voyage plus lent, plus contemplatif, à pied, à vélo ou en train, en kayak, canoë, paddle, peu importe.
L'idée c’est vraiment de promouvoir ce type de voyage, de permettre aussi aux gens de se rendre compte que finalement c'est facile si on va chercher les bons conseils, si on prépare un peu son voyage, si on est bien entouré, etc.
Ici ce n'est pas la distance qui créé l’aventure... C’est de se dire que l’aventure elle commence déjà au pas de la porte.
CM : Donc finalement, c’est une alternative aux formules de voyage traditionnelles, en avion, en voiture, en bateau, etc. ?
François : Une alternative aux voyages où, finalement, on n'est pas acteur de son voyage. L’idée c’est qu’ici ce n'est pas la distance qui créé l’aventure en fait. C’est de se dire que l’aventure elle commence déjà au pas de la porte. On vit dans un pays, un continent où il y a la possibilité de vivre déjà de chouettes aventures sans avoir un impact négatif à la fois environnemental et social sur le monde qui nous entoure. Le voyage autrement c’est un voyage aussi qui se fait en réfléchissant un peu plus à ce qu’on fait mais sans renier la dimension de plaisir et de découverte, de vraie aventure.
CM : Est-ce que ce type de voyage est accessible à tout le monde ? Je pense par exemple aux familles avec des enfants, etc. Est-ce qu’il n’existe pas des contraintes qui peuvent freiner à choisir cette alternative ?
François : Ça dépend des choix qu’on fait. C’est tout à fait possible de voyager avec des enfants autrement, il faut simplement choisir quelque chose qui leur est adapté. On peut sans problème partir longtemps à vélo par exemple avec des enfants, ou même en train. Quand on dit voyage autrement ça ne veut pas dire voyage extrême, aux limites de ce que l’on est capable de faire. C’est un mode de voyage qui est absolument accessible à tous. D’ailleurs, lors du festival, on pourra rencontrer des personnes notamment qui voyagent avec des personnes porteuses de handicap, par exemple.
Mélanie : L’idée justement du Relais des Voyageurs, c’est un partage d’expériences, c’est de rencontrer des gens comme toi et moi qui ont vécu une ou plusieurs expériences et qui peuvent en parler. Ça permet aussi d’éviter les erreurs ou les expériences malheureuses que d’autres auraient faites cet donc de gagner du temps et de la sécurité dans son propre projet de voyage.
Après quand on voyage avec des enfants c’est la même chose à vélo qu’en voiture, il faut prévoir des activités, réduire les distances journalières parcourues et commencer progressivement. Ce qui est super, c’est de se rendre compte à quel point les enfants peuvent s’émerveiller de beaucoup de choses et à quel point ils peuvent aussi être malléables. Parfois on a la sensation de leur infliger quelque chose alors qu’eux trouvent ça tout à fait faisable, voir aident à la motivation du groupe. Voyager de cette façon permet aussi une reconfiguration de la cellule familiale dans la fratrie mais aussi entre adultes. Être 24h/24 ensemble ça nous permet d’apprendre à mieux nous connaître et ça nous oblige à communiquer, affronter les problèmes, trouver des solutions, péter les plombs tous ensemble ou se réjouir tous ensemble.
François : Finalement parfois, ils se mettent des objectifs ou poussent à respecter les objectifs que l’on avait fixé et c’est eux qui nous entraînent à nous dépasser. Mais de fait je pense que ça leur permet aussi d’apprendre à voir les choses autrement, à se déconnecter, à prendre le temps de s’ennuyer le soir, de dessiner, d’écouter, d’observer. Je pense que c’est ça aussi qui est important dans le voyage autrement.
CM : Il y a sans conteste la dimension écologique évidemment qui pousse à favoriser ce type de voyage. En-dehors de ça et des choses que nous venons d’évoquer, quels sont les autres bénéfices d’un tel voyage ?
Mélanie : Pour moi la démarche n’était pas écologique à la base, ce n’est en tout cas pas parti d’une sensibilisation à l’écologie et à l’empreinte énergétique de nos voyages. C’est plutôt parti d’une envie de déconnecter vraiment sur une période, quelle que soit sa durée. Le fait de vivre sous le ciel en permanence, c’est hallucinant comme ça apporte une sensation de liberté. Liberté plurielle parce que dans le choix de l’itinéraire, des timings, de choisir de rester à un endroit qui nous plaît, etc. Quand on revient, les problèmes que l’on avait laissé en partant sont toujours là mais avec plus de distance, plus de recul.
CM : La rencontre aussi…
Mélanie : C’est différent quand tu voyages en famille ou seul mais j’ai eu des témoignages d’amis qui ont fait le tour du monde à pied et c’est vrai que les rencontres sont nombreuses, les gens parfois peuvent venir spontanément vers toi pour proposer de t’héberger, etc.
François : C’est vrai qu’en plus de la dimension écologique, il y a surtout la dimension sociale, c’est à la fois le choix du territoire que tu traverses, la manière de le traverser, de rencontrer les gens… Je pense que c’est ça aussi le plus du voyage dit autrement.
Mélanie : Quand tu voyages à pied ou à vélo plutôt qu’en transports en commun, ça te permet de découvrir aussi ce qui se passe entre les grandes villes et les arrêts, ce qui est souvent plus révélateur de ce que les gens vivent et moins homogénéisé.
CM: Quel a été l’élément déclencheur pour vous pousser à créer un événement comme celui là ?
Mélanie : Lors de notre deuxième voyage en famille, à chaque tour de pédales, je me disais qu’il y avait vraiment quelque chose à faire pour aider les gens à partir, donner des conseils, … se dire que si on avait eu des conseils sur telle ou telle chose ça aurait peut-être été plus simple. C’était aussi dans un moment de questionnement professionnel avec l’envie de créer quelque chose par moi même, sans structure autour. À ce moment là, Cédric et François lançaient leur agence de développement touristique « Hike up » et leur premier produit touristique « L’échappée Transwallonne ». Ça collait vraiment avec ce que j’avais envie de faire et j’ai eu envie de faire le pari de le faire avec eux. On s’est rencontré sur beaucoup de choses avec des réseaux totalement différents mais en se retrouvant vraiment dans l’esprit du projet. Et puis, il y avait une envie de faire les choses sérieusement et donc un besoin d’être en confiance.
François : Quand Mélanie a eu l’idée de ce festival et nous a proposé de se greffer à l’organisation ça nous a intéressés parce que c’est clairement des objectifs qui se rejoignent et nous sommes tous les trois complémentaires dans nos façons de travailler et dans nos compétences.
Mélanie: Ce qui est super, c’est qu’à partir d’une idée, on a pu vraiment tout construire à trois et le festival a évolué avec nos trois forces et les caractéristiques de chacun.
François : Et puis depuis le moment où nous nous sommes lancés on s’est vraiment rendu compte qu’il y avait une demande et c’est ça qui est intéressant.
Mélanie: On répond vraiment à une demande qui va plus loin que notre région. On a reçu des appels du Guatemala, de Marseille, de quelqu’un qui est sur Lilles et qui va venir en vélo jusque là et qui interviendra à deux-trois moments pendant l’événement. Donc je pense que oui, on arrive au bon moment.
C’est aussi le sentiment d’exclusivité ou de chance d’avoir l’impression de voir ou de vivre des choses uniques à l’instant et au lieu où tu es à ce moment là.
CM : Concrètement pendant l’événement, à quoi peut-on s’attendre ?
Mélanie : Déjà, pour l’anecdote, ça se déroule dans une ancienne banque, ce qui est un beau contre pied. Il y aura des stands d’idées et conseils, des équipementiers pour présenter, permettre de manipuler concrètement du matériel mais aussi donner des conseils sur les assurances, le budget, les congés scolaires ou professionnels… Il y a également toute une programmation de discussions, partages d’expériences sur différentes thématiques comme partir seul, voyager avec des enfants, les joies de la marche ou le voyage en canoë, entre autres. Des ateliers pratiques seront proposés comme cuisiner avec un seul bec, comment on répare une tirette, des choses très concrètes… Il y aura encore tout un programme de cinéma/documentaire, des expositions photos, etc. Enfin deux grands moments de rencontre : une rencontre avec les pèlerins de Saint-Jacques le samedi soir et une rencontre des hébergeurs de cyclos en matinée le dimanche. On a voulu proposer quelque chose de complet, qui corresponde à tous les goûts et le plus concret possible.
CM : Pour terminer, j’ai envie de vous demander ce qui vous, vous a particulièrement touché dans vos voyages, qu’est-ce qui vous a marqué, un bon souvenir, une anecdote à partager?
Mélanie : Moi c’est le ciel. Ce sont mes meilleurs souvenirs, c’est ce qui m’a toujours le plus émue, quand je regarde le ciel. Sinon, les fjords en Suède et les dunes aux Pays-Bas.
François : Personnellement je pense que c’est quand tu passes une journée à vélo dans un chouette paysage et que tu prends le temps de t’arrêter et finalement juste poser ta tente, plonger dans un lac en chemin et te préparer un café. C’est finalement quelque chose qui peut être vécu comme quotidien mais quand tu le fais là, comme dit Mélanie que le ciel est beau, ça apporte une autre dimension. Tu es venu en vélo jusque-là, tu as eu chaud, ça a pu être un peu difficile, tu es au milieu de nulle part et tu savoures cet arrêt, cette pause, ce moment.
Mélanie : C’est aussi le sentiment d’exclusivité ou de chance d’avoir l’impression de voir ou de vivre des choses uniques à l’instant et au lieu où tu es à ce moment là.
« Fais ton sac chéri, on part à l’aventure »
Si vous aussi vous en voulez plus, rendez-vous sur le site
https://www.relaisdesvoyageurs.com/
La page Facebook du « Relais des voyageurs »
Et surtout, rendez-vous les 7 & 8 mars prochain pour cette première édition.
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