Interview : Kava-Kava
Interview : Stéphanie Brunet / Photos de l'interview : Sébastien Roberty
CM : KAVA-KAVA c’est qui, c’est quoi ?
Un chœur de femmes avec beaucoup de cœur, une histoire d’amitié très forte et un long passé de chant chorale, d’expériences, de voyages et de rencontres. C’est une aventure humaine et musicale intense. C’est de la poésie, de l’humour, de l’écologie, des histoires qu’on raconte. Nous existons depuis huit ans et les 16 chanteuses du groupe ont toutes une formation musicale.
CM : Le Kava est cette plante dont la consommation de la racine améliore l’humeur et prédispose à la socialisation… Ce sont les effets que vous cherchez à produire ?
KK : En plus d’être la racine d’un poivrier sauvage, c’est un mot rythmique. Nous aimions la sonorité du « a » parce que c’est une lettre féminine, celle du « k » pour la dynamique et le double mot pour être sûres que les gens le retiennent ! On s’amuse aussi à utiliser le mot pour les titres de nos spectacles comme Karousel par exemple, pour développer entre nous un vocabulaire un peu rigolo: "Comment ka va ?" ; "On prend quelle kavamobile ?" Je ne sais pas si KAVA-KAVA aide à la socialisation mais en tout cas, c’est très bienfaisant. Oui, KAVA-KAVA fait du bien !
CM : Et amatrices de bulles aussi ?
KK : On aime bien boire un verre ensemble et on en propose lors de nos concerts, surtout quand nous les organisons, c’est un petit clin d’œil au nom du groupe !
CM : Quel est votre répertoire de prédilection ?
KK : Beaucoup de chansons en français mais pas spécialement de la variété. Avant, nous étions dans le jazz et la musique du monde, nous y sommes un peu revenues en décembre avec un programme « best-of ». On reprend des textes qui sortent un peu du champ de ce que tout le monde connaît.
CM : Des exemples?
Dans le programme Karousel, il y avait cette idée de fête foraine, les hauts et les bas de la vie et le côté enfantin. Nous avons donc choisi des chants qui avaient un rapport avec le thème, et des artistes dont les projets nous plaisaient, comme Camille, Amelie-les-Crayons, BaliMurphy, André Borbé, La Rue Kétanou, Alexis HK et d’autres chansons plus connues du grand public.
Dans le groupe, nous avons nos supers oreilles, celles qui travaillent les arrangements afin d’adapter les morceaux à un chœur de femmes. Les autres membres s’occupent du remaniement du contenu musical. Si le résultat après réécriture ne donne pas ce qu’on imaginait en le chantant, alors on cherche ensemble.
CM : On peut vous attendre sur des reprises de métal ?
KK : Pour l’instant c’est pas le genre mais qui sait !! (rires)
CM : Quel morceau rêveriez-vous de reprendre ?
KK : Dans KAVA-KAVA, on aime le mélange des styles, et essayer de faire des choses que personne d’autre ne chante. On parlait de la Funky Feet Academy (école de danse hip-hop), on rigolait avec l’idée de faire une association avec eux mais, si un jour nous pouvons nous associer dans la créativité avec des danseurs et bien, pourquoi pas !
Les filles de KAVA-KAVA sont toutes des choristes expérimentées qui lisent facilement la musique mais qui aiment les choses créatives donc, si on nous propose un projet qui sort de l’ordinaire et qui nous fait encore évoluer musicalement, je pense qu’on sera ouvertes !
CM : Pour qu’on se fasse une idée plus précise de votre formation, il ne s’agit donc pas de chant d’ensemble a capella…
KK : Cela nous arrive de chanter a capella même si cela ne représente pas la majorité du répertoire. Question voix, il y a des sopranes, des mezzos et des alti. Comme il n’y a pas de voix d’hommes, nous devons couvrir une large tessiture. Concernant les musiciens, nous avons un percussionniste, mais ce sont parfois les maris qui s’y collent !
CM :Il n’y a pas de voix masculine… un petit message féministe derrière ce choix ?
KK : Pas spécialement non. Ce n’est pas vraiment voulu mais la plupart d’entre nous chantent ensemble depuis très jeunes dans des chœurs d’enfants du namurois, lieu important du chant choral. KAVA-KAVA restera un groupe féminin mais on n’exclut pas l’idée d’avoir exceptionnellement des collaborations masculines.
CM : KAVA-KAVA, c’est du chant bien sûr, mais aussi du visuel. Comment élaborez-vous la mise en scène ?
KK : Il y a des filles très inventives dans le groupe et on fait appel à une valeur sûre, un homme ! Vincent Dujardin, notre metteur en scène attitré.
Pour le visuel, on est aidées par Lady Moon, bijoutrice-créatrice namuroise.
CM : Vos projets en cours et à venir ?
KK : Le Karousel tourne toujours actuellement et à la demande. On a aussi un programme best-of : Comme un poivrier sauvage. Notre prochain projet sera appelé Kava l’a dit et tournera autour du langage et de la communication, des valeurs importantes pour nous. Nous chanterons quelques extraits de ce programme en décembre 2019 lors d’un concert à Mont-Godinne.
CM : Une phrase pour donner envie à nos lecteurs d’aller voir et écouter KAVA-KAVA ?
KK : L’émotion que nous ressentons en chantant se transmet au public. C’est une belle expérience musicale d’aller voir un concert de KAVA-KAVA mais c’est aussi humainement une sacrée aventure ! A
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