Interview de Frédéric Beth - Un nouveau thriller aux tons 2.0

Interview de Virginie Clausse

Frédéric Beth, artiste aux multiples talents, s'est récemment installé près de Namur. L'occasion parfaite pour le rencontrer et discuter de son dernier roman en date, "Isobel_2172", un thriller sorti chez Lilys Editions. Interview et réflexions.

Cinqmille : Votre second roman, Isobel_2172, est paru chez Lilys Editions en octobre 2020, pouvez-vous nous le pitcher ?

Frédéric Beth : Ce roman décrit le parcours de deux personnes complètement différentes, dont la destinée va se croiser. On suit de ce fait le cheminement d’un tueur en série, et surtout ce qui se passe dans sa tête. Le livre évoque aussi le monde glauque des “camgirls”, ces femmes qui se prostituent virtuellement face à un écran d’ordinateur. 

C : Votre premier roman était inspiré de faits réels, qu’est-ce qui a motivé l’écriture d’Isobel_2172 ?

FB : Je voulais écrire une fiction et élaborer celle-ci avec deux personnages. L’un s’exprime à la première personne, l’autre est suivi à la troisième. Et croiser leur destin alors que tous les oppose. J’avais envie, aussi, de pointer du doigt la prédominance du virtuel, l’esclavagisme moderne qu’est la prostitution par écrans interposés. Et offrir une promenade dans le cerveau d’un tueur en série. J’ai eu l’occasion d’en croiser lors de mon passage à la police scientifique. C’est effrayant, mais fascinant.

C : Ces thèmes vous inquiètent-ils à l’heure actuelle ?

FB: Oui, car l’ordinateur devient une machine essentielle et incontournable de la vie. On peut, grâce à lui et sans sortir de chez soi, commander tout et n’importe quoi, stimuler sa libido, visualiser des choses horribles. Je pense qu’un jour la machine va devenir beaucoup plus intelligente que l’être humain et que nous n’allons plus pouvoir faire machine arrière.

La prostitution virtuelle n’est pas plus reluisante que les néons des vitrines. Elle cache aussi une misère, une exploitation, une nouvelle forme d’esclavagisme. Se trouver derrière un écran d’ordinateur fait tomber beaucoup de barrières. Et certainement pas pour un mieux.

C : Le livre est étiqueté « roman noir », comment expliquez-vous cette catégorie ?

FB : Le roman noir est une case “fourre-tout”.  Isobel_2172 est pour moi un thriller. Pas d’enquête policière, mais plutôt ce qui se passe du côté du meurtrier. Le roman noir, c’est la face sombre de notre société.

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Frédéric Beth

  • Ancien membre de la police scientifique

Trois Mauvaises Nouvelles, publié chez Edilivre

L’Affaire Boris et Isobel_2172, chez Lilys Editions

C : Isobel_2172 est sorti dans le contexte de pandémie de Covid-19. Comment se déroule la promotion dans de telles conditions ?

FB : Comme pour toute discipline artistique, c’est une catastrophe. La promotion est fortement réduite. Les salons sont annulés ou réduits à des formules virtuelles. Il n’est plus possible de rencontrer ses lecteurs, de dédicacer, de parler de son livre. Le masque chirurgical ainsi que le gel hydro alcoolique forment un rempart. Le livre est un objet qui se manipule, se feuillette.  Discuter avec ses lecteurs est un plaisir. La pandémie a freiné tout cela.

C : Comment imaginez-vous le futur de l’édition ? Un retour à la normale ?

FB : J’ose imaginer un retour à la normale dans quelques années, mais plus tout à fait comme avant. Le futur de l’édition va passer de plus en plus par le virtuel, et c’est malheureux. Acheter un livre d’un clic de souris de chez soi et ne plus se rendre dans une librairie va devenir une norme. Lire un roman ou un magazine sur une tablette est pour moi inconsistant. J’aime avoir un livre en main, tourner les pages, sentir l’odeur de l’encre et y insérer un marque-page. C’est joli, une bibliothèque. Bien plus qu’une tablette. 

C : Vous avez récemment emménagé dans la région namuroise. Des endroits de prédilection, notamment au niveau culturel ?

FB : J’aime flâner dans la rue des Carmes et laisser mes pas me guider chez “Ramd’Âm”, une bouquinerie, mais pas que. Je peux y trouver des romans à des prix abordables, des livres d’art en excellent état ainsi que de vieux vinyles. Cette rue a encore un côté humain, loin du shopping de masse et des enseignes habituelles. Namur regorge aussi de lieux comme le Delta, le musée Rops, ... Il existe aussi une multitude de petits troquets intéressants où la culture se débat autour d’un bon verre. En espérant pouvoir y retourner un jour, quand cette pandémie nous laissera en paix.

C : Vous êtes également photographe, cela influence-t-il votre écriture ?

FB : Beaucoup, car j’écris comme je photographie. Je peux visualiser une scène avant de l’écrire.  Y voir des couleurs, des ombres, un cadrage particulier ou me focaliser sur un élément. La mémoire photographique m’aide beaucoup à écrire. Tout comme les rêves, d’ailleurs.

C : Que lisez-vous en ce moment ?

FB : Je me suis replongé dans les nouvelles et les romans de Jean Ray, un auteur belge fantastique dont on ne parle plus assez à mon goût. Il est parfois surnommé le H.P. Lovecraft belge. Le style est assez ampoulé, mais les intrigues sont bien ficelées, et la peur ou l’horreur vient de votre imaginaire et non d’une description scientifique. C’est subtil. À l’image d’un David Lynch sur le grand écran.

C : Votre souhait culturel pour Namur en 2021 ?

FB : La réouverture des salles de concert, des festivals, des bistrots où on peut refaire le monde, ou plutôt un monde qui ne doit pas disparaître. Celui du collectif, des rencontres et non de l’isolement sanitaire.

               Merci Frédéric !

               Merci à vous !

Les livres de Frédéric Beth sont disponibles en librairie et sur le site de Lilys Editions : https://www.lilyseditions.shop/


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