Interview : Flash sur le Point Culture Namur
Interview de Isabelle Wéry // Photos de Sébastien Roberty
Entrevue en toute décontraction avec Stéphane Martin, dans les fauteuils des tout nouveaux locaux de Point Culture Namur au Delta
CinqMille : Qu’est-ce qu’un Point Culture ? Et comment se structurent-ils en Wallonie et à Bruxelles ?
Stéphane Martin : Anciennement appelé Médiathèque jusqu’en 2012, un Point Culture est une asbl qui a plusieurs antennes en Wallonie et à Bruxelles (Liège, Charleroi, Namur, Louvain-La-Neuve, Bruxelles centre et Bruxelles ULB).
Ça représente une centaine d’équivalents temps plein, dont 4 à Namur : David, Daniel, Patrice et moi. Jusqu’à 2012, la mission principale était le prêt de CD's. Depuis, d’autres missions sont venues se greffer comme par exemple la promotion et la diffusion d’évènements d’opérateurs et d’artistes locaux. Tout cela via des cycles mensuels de conférences sur le cinéma, d’ateliers et de showcases. Sans oublier les afterworks où nous convions les usagers, les assoc’ et les partenaires locaux autour d’une thématique. Par exemple, lors du prochain rendez-vous, les membres de l'asbl PANAMA viendront mixer de la musique.
On prévoit d’organiser plus ou moins 90 évènements par an et mettons également nos locaux à disposition pour des ateliers scolaires et des expos photos, entre autres.
CM : L’arrêt du prêt direct a été une petite révolution ?
SM : oui, le prêt qui restait notre mission historique, s’est arrêté récemment. Il était prévu pour fin 2019 mais l’emménagement ici au Delta, a accéléré le processus ; il était en effet inutile de déménager 17.000 médias pour les déstocker 3 mois plus tard. Logiquement nous avons été les premiers à expérimenter le prêt indirect… Et visiblement les derniers (rires), puisque la Ministre LINARD a depuis bloqué ce mécanisme.
S’il n’y a plus de prêt direct pour l’instant, en revanche nous faisons toujours du prêt indirect : nous avons environ 500.000 médias disponibles à Namur sur commande (de chez soi, ici sur nos ordinateurs ou via les autres médiathèques qui sont toujours là pour conseiller).
Nous vivons une période de transition puisque nous allons reprendre le prêt direct en février mais pas dans les mêmes proportions qu’avant ; nous devrions avoir entre 8.000 et 9.000 médias sur place, mais il faut absolument tout recréer avant d’amener le 1er CD ici. Nous voulons réinstaurer une collection cohérente, représentative et large. Et basée évidemment sur ce qui sortait le mieux avant, à savoir les DVD.
CM : Quelle est la spécificité du Point Culture Namur par rapport aux autres ?
SM : Dès le départ, nous sommes rentrés dans une réflexion transversale avec l’ensemble des programmateurs, les différents acteurs culturels et le personnel du Delta en décidant de ne plus fonctionner par secteur mais bien par thématique commune ; Point Culture s’intègre, s’associe aux thématiques développées au sein du bâtiment, en proposant un évènement ou en accueillant une assoc’ en lien avec les thématiques en cours.
Je peux dire que la « namuroise touch » de ce Point Culture-ci c’est que nous mettons l’accent sur la co-construction d’évènements et d’actions avec les partenaires locaux. Nous avons une autonomie par rapport à ça et c’est bénéfique en termes d’échanges, de partages et pour le public aussi.
Une de nos missions principales est d’ailleurs d’être un opérateur de soutien des acteurs locaux et des assoc’ culturelles namuroises Au niveau du Point Culture général à BXL, nous pouvons compter sur le Magazine - c’est son nom - dont le n°1 vient de sortir à l’occasion de l’ouverture du Delta. Ce dernier traite d’une thématique annuelle - cette année, il s’agit la migration - mais qui va également parler de ce qui se passe chez les autres opérateurs culturels de la Fédération Wallonie Bruxelles par rapport aux principaux axes sociétaux. Ce magazine papier a son pendant sur le web.
CM : Bien installés ici au Delta ?
SM : Oui, on est super heureux d’être ici, dans ce bâtiment neuf à vocation culturelle avec des infrastructures au top. C’est symbolique aussi pour nous de revenir ici même si nous avons particulièrement apprécié les 3 dernières années place L’Ilon. Les conditions y étaient plus roots mais nous avons pu créer pas mal de synergies avec les habitants et surtout les assoc’ voisines.
Ici, nous nous intégrons dans une réflexion culturelle générale. On participe à une dynamique globale et nous mutualisons les ressources. Par exemple nos showcases se font dans la salle Tambour ou au Médiator. Il se passe toujours quelque chose ici !
CM : Quel est votre public-type ?
SM : Notre public est bien plus large et varié qu’avant. Maintenant, nous attirons des personnes différentes au gré de nos évènements et c’est un réel atout pour le Point Culture.
CM : Si tu étais un artiste, Stéphane ?
SM : Nick Cave !
CM : Et si Point culturel Namur pouvait faire un vœu ?
SM : Que Point Culture Namur puisse continuer l’aventure en proposant des contenus, des évènements culturels de qualité et qui sortent des sentiers battus.
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