La 3e édition du Pshitt! Festival prendra ses quartiers sur le site de l’ancienne caserne du génie de Jambes du 1er au 3 septembre 2023. Actuellement reconverti en centre d'accueil de la Croix Rouge, le lieu qui a été racheté par Thomas & Piron, est en attente de démolition.

“Pshitt!” Tout est dans le nom ! Il s’agit d’un événement qui tourne autour du graffiti. Mais en quoi consiste-t-il ? Et quel est le programme ? Avec Cinqmille nous avons rencontré le collectif “Drash” qui organise l’événement pour une brève interview “Pshitt Dites-nous tout !” 

Cette team, on la connaît bien à Namur. Ils sont actifs depuis des années, à travers les arts visuels et/ou musicaux, des expos, des créations, de très belles fêtes, bref tout ce qu’on aime ! Après être passé par La Plante et le centre de Namur, le collectif Drash à posé ses cartons (de bombes de spray) dans un nouveau lieu au-dessus de la gare. J’arrive devant une porte de garage qui à bien entendu été peinte et estampillée au logo du collectif. La porte arbore fièrement l’affiche du Pshitt#3. 

Me voici en présence de Démosthène aka “Demis”, de Johan “Mydatah” et Max. Le collectif compte aussi dans ses forces vives John Surre et Armat’ qui n’étaient pas présents lors de cette petite interview. Et directement je constate que ça bosse grave ! Nos trois amis sont en train de s'affairer autour de la signalétique du festival. Le plan du site est affiché sur le mur.

 

Pshitt 2023 préparation
Pshitt 2023 préparation

Cinqmille : Salut les Drash, merci de m’accorder un peu de votre temps à quelques jours du festival. C’est déjà la 3e édition du Pshiit! certains connaissent déjà, mais j’avais quand même envie de vous demander, c’est quoi l’histoire du Pshitt ? Sa genèse ?

Drash : La première édition, c'était il y a quatre ans et la genèse, c'est venu d'une discussion avec la Ville, il y a très longtemps, pour organiser une série de fresques dans la ville.

Et on a pu trouver un partenariat avec Thomas & Piron, via la Ville, pour avoir un lieu à peindre en sachant qu’il allait être abattu à un moment, ce qui est moins contraignant que de faire une ou même cinquante fresques dans la ville. Donc pour la première édition on a eu le Parking des Casernes qui allait être abattu. Ça nous a permis de rassembler un maximum de gens pour peindre un lieu. 

Ça a été vraiment un gros partenariat avec le service culture de la Ville. Il y avait des événements connexes, des partenariats avec des commerces en ville,des petites expos, etc. Mais c'était plus petit, au niveau de la quantité de fresques réalisées.

Et puis, deux ans plus tard, là, on a de nouveau eu l'opportunité de faire le festival. Il s'est avéré qu'il y avait le site d’Asty Moulin qui était en voie de réhabilitation. Et donc la deuxième édition a été organisée là, avec plus de soutien de Thomas et Piron, donc plus de moyens, et plus de moyens de la Ville aussi. Donc un truc plus gros, plus conséquent. 

Et puis cette année, c'est reparti pour quelque chose d’encore plus conséquent. La confiance s'est installée donc du coup, maintenant, c'est une “affaire qui roule”. 

Et aussi, il y a deux ans, on a collaboré avec “Wal’Style”, ils gèrent tout ce qui est battle de break, battle de rap, etc. Le Centre Culturel Namurois ( les abattoirs de Bomel) et Wattiaux sont aussi partenaires depuis le départ et on travaille aussi avec Loops pour cette édition. 

Cinqmille : Et donc, dites-nous tout, qu’est-ce qu’il y a au programme de cette 3e édition ? 

Drash : Ici déjà le lieu est particulier. Ca sera une expérience globale, dans le sens ou c’est une ancienne caserne militaire, qui est reconvertie en centre d'accueil pour réfugiés pour l’instant. C’est bien qu'il y ait un mélange de cultures entre les locaux, les résidents, les peintres qui viennent de partout. On a quelques têtes étrangères cette année : un Japonais, des Anglais, des Hollandais, des Bulgares, etc). Donc ça peut être un chouette mélange des cultures.

C’est un événement en plusieurs volets. Bien entendu le gros truc c’est la jam de peinture. Mais il y aura aussi de la musique, une battle de rap, du street Basket, etc. 

Pour la jam, on fait un appel à candidature, les gens postulent. Il y a une sélection, un jury. Mais à côté de ça, il y a des invités et les invités réalisent à l'avance une fresque, en plus de la participation à la jam. Cette année c’est un duo, Arsek & Erase, de Sophia en Bulgarie. Comme il y a 4 ans, ils vont refaire le dodécagone du Square Léopold. 

Le dodécagone est déjà noir à quelques jours du PSHITT - Source Photo Facebook Namur Street Art
Le dodécagone est déjà noir à quelques jours du PSHITT - Source Photo Facebook Namur Street Art

Cinqmille : Pour la jam, ça été quoi les critères de sélections ? Et comment ça se passe concrètement ?

Drash : Déjà on a fait avec les limites du lieu. Et la capacité des gens à pouvoir enchaîner des grosses peintures. Être habitués à être sur une nacelle ou sur un échafaudage . Puis pour le reste, c'est au feeling. Mais on veut faire office de tremplin aussi pour une partie de la scène. On essaie quand même d'avoir un level assez haut tout en laissant une place aux locaux. Ici tous les namurois qui ont postulé ont été repris. 

Chaque année il y a une thématique, qui est plus ou moins respectée (rires), du moins suggérée, pas toujours évidente à interpréter.  Mais c'est important qu'il y ait un “fil conducteur”, que ça ne parte pas trop dans tous les sens. Donc en gros, les gars viennent, ils ont le thème, ils ont une palette de couleurs, ils reçoivent des sprays. Ils peuvent utiliser d'autres couleurs s'ils veulent, mais on leur demande de rester dans la gamme qui est donnée pour qu'il y ait une cohérence graphique, mais sans faire la police du tout, au contraire. Étant donné que tout le monde fait ce qu'il veut, il n'y a pas de projet préalable. On leur demande juste qu'il y ait cette cohérence. Mais ça se passe toujours bien. 

Cinqmille : Et pour Drash comment se prépare un événement comme celui-là ? 

Drash : Pour la première édition, on a eu très peu de temps. Tout s’est vraiment fait très vite. Pour la 2e, ça été tout aussi court mais forcément, vu que tu l'as fait une fois, t'as déjà une expérience des choses, tu sais ce que tu dois faire.

Ici, on était sur un timing plus long. Ce qui est vraiment différent, c'est l’organisation et l’emplacement. Pour les les autres éditions, chaque artiste avait un espace mural identique. Donc tu savais le nombre de sprays utiles pour un espace, et c’était facile. Cette année, les surfaces sont de tailles différentes donc on s’est bien pris la tête pour prévoir et calculer tout ça, parce que forcément tu ne donnes pas la même quantité de peinture à chacun.

Et puis la promo sur les réseaux sociaux. On veut mettre en avant chaque artiste, donc ça prend aussi beaucoup de temps. On a splitté les tâches entre nous. On fonctionne en binômes. Et ça permet d’être efficaces. 

Cinqmille : La question un peu plus complexe … Il y a une forme de dualité dans le festival, parce que vous rassemblez pas mal de graffeurs dont certains qui font du légal mais aussi accessoirement des choses en “vandale”, et au Pshitt! tout le monde peut les voir. C’est ça qui est fort avec le Pshitt, mais c’est une position un peu étrange et compliquée ? 

Drash : C’est un choix qui leur appartient. Nous on ouvre les candidatures et il n'y a que des gens qui candidatent qui sont repris. Ils savent qu’ils vont être mis en évidence. Et puis tu ne peux jamais savoir qui est qui. Ici c’est juste un rassemblement de gens qui utilisent le même outil. Ce sont des gens qui peignent. C’est pas une question de ce qui est “vandale ou pas vandale”. Voilà après chacun ses petits plaisirs quoi. C’est quelque chose qui a toujours existé, c'est pas un phénomène nouveau, c'est une culture qui a une histoire, qui a un passé, qui fait partie de l'instinct humain. C'est une question de législation et d'ouverture d'esprit.

Cinqmille : Ca ne mériterait pas un petit débat sympa au Pshitt #4 ça ? 

Drash : On y avait pensé. Mais on fait au maximum du minimum parce qu’on a pas les moyens de faire plus. Les idées sont larges entres les projections, les battles, etc. Mais on ne peut pas tout faire. On voulait aussi créer une expo après le Pshitt “en after”, dans les caves de la caserne, en croisant différents médiums comme la peinture, la musique, la projection, la danse du ventre, … (rires) Mais on ne pourra pas faire ça là, pour diverses raisons, donc on fera ça ici dans nos nouveaux locaux, mais plus tard. 

Cinqmille : Est-ce qu’on se ferait un petit point météo et infos pratiques avant de se quitter ? 

Drash : La météo pour le week-end prochain ? Bah il faudra faire au jour le jour. Mais ça va aller, il va faire sec et puis il y a des zones couvertes.

Attention, il n’y aura pas de parking. Et The Flow, avec qui on s’entend bien, organise le NAOW le même week-end, donc venez à vélo,à pied ou en bus. Et puis, du fait d’être dans le centre Croix Rouge, il y aura un bar avec des softs mais on ne peut pas consommer d’alcool sur le site. Mais The flow c’est juste en face, donc pas loin pour aller prendre une bière si jamais. 

Cinqmille : Merci Drash pour cette chouette interview ! On se voit au Pshitt!

Vous l’aurez compris c’est un chouette festival qui s’annonce et un occasion de découvrir un art bien souvent sous-estimé et surtout de passer un moment convivial à Namur !

Publié le 28 Août 2023 par
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