"After" avec antoine.

Interview de Cassi Henaff / Photos de Alexi van hennecker

Alors que les activités culturelles reprennent gentiment du service, ce 24 juin au Delta, on retrouve le concert d’antoine. (antoine point) créateur et producteur de musique électronique. Son premier album « after. » qui sort le 9 juillet 2021, est une mise à nu pour ce namurois passionné, qui a répondu aux questions de cinqmille d’une voix rieuse, d’un ton timide et d’une démarche humble.

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Source : antoine.

Cinqmille : T’as commencé quand à chipoter à plein de boutons ?

antoine. : (Rires) L’acné, ça été vers 12 ans. Les seins, ça été vers 15-16 ans et la musique, ça été vers 22-23 ans. J’ai découvert la musique électronique vers 20 ans et la vraie techno vers 21-22 et directement après ça, j’ai voulu mixer. Donc, à 22 ans, je me suis acheté mon premier matos pour mixer. Par contre produire, ça a pris un peu plus de temps. Je m’y suis intéressé vers 26-27 ans mais vraiment par curiosité. Et j’ai commencé alors à être plus actif, à plus regarder, plus chipoter vers 28 ans où j’ai pris mes premiers cours et où je me suis un peu plus équipé.

C : Tes grandes inspirations ?

A. : Mes sources d’inspiration, c’est assez simple. Principalement Richie Hawtin qui est un des pionniers de la musique électronique, qui a vraiment une vision assez avant-gardiste de la musique et qui est un précurseur dans le développement de nouvelles technologies. Et il y a aussi dernièrement un artiste comme Fabio Florido, italien et poulain de Richie Hawtin, qui fait de la musique qui correspond vraiment à ce que j’aime, quelque chose d’assez mélancolique, beaucoup d’émotions et beaucoup de sound design.  

C : Comment tu définirais ton style ?

A. : J’ai encore du mal à définir mon style. C’est de la musique électronique, c’est sûr mais c’est très vaste. C’est de la techno, c’est sûr, mais c’est très vaste aussi. Et c’est vraiment définir le sous sous-genre qui est un peu compliqué. Je dirais que c’est une techno mélodique et assez subjective. Ce n'est pas une techno qui rentre trop dedans, ce n'est pas une techno trop molle non plus mais en même temps, c’est répétitif sur des notes et des mélodies, un peu entre une techno hypnotique et mélodique.

C : Je me disais quand même que la musique électronique n’a pas toujours bonne presse parce que certain.es pensent que c’est fort répétitif, toujours la même chose et qu’au final, c’est juste « appuyer sur des boutons ». Comment tu pourrais défendre ça ?

A. : C’est vrai que de l’extérieur, on a parfois l’impression que c’est juste des boum boum et quelques bruits rajoutés. Mais le travail, il est tellement plus impliquant parce qu’en fait la musique électronique, elle n’a pas de limite dans la mesure où tu peux pratiquement tout proposer. Tu peux sampler du jazz, du hiphop, de tous horizons et faire en sorte que ça colle avec ce que tu as créé de base. Puis, t’as aussi une énorme partie de sound design, c’est-à-dire de sons que tu dois créer toi-même avec l’ordinateur. Le principe de la musique assistée par ordinateur, donc la MAO, c’est d’arriver à rendre réel un son électronique. Donc en gros, mon travail, c’est de créer des sons qui n’ont pas de forme à la base. Quand tu joues de la guitare, tu fais un son de guitare. Quand tu joues du violon, tu n'as pas le choix, tu joues tes gammes sur du violon. La musique électronique, c’est tout l’inverse. C’est essayer de découvrir des sonorités pour lesquelles tu vas te dire quand tu les entends qu’elles sont uniques. On a tellement de possibilités, que c’est plus facile de faire des choses différentes. Mais, il faut quand même que ce soit joli à écouter. C’est là tout le travail des producteurs et des productrices de musique électronique. Et j’ai même envie de rajouter qu’avec un même son, tu vas pouvoir jouer sur tout un tas de paramètres pour lui permettre d’évoluer. Tu peux jouer sur son attack, quand il va commencer, sur son decay, c’est-à-dire son volume, sur son sustain donc le moment où le son va s’arrêter et sur la release, c’est-à-dire sa longueur. Au plus tu modifies ces paramètres, au plus tu fais évoluer ton morceau.

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©Alexi van hennecker

C : Du coup, tu as fait évoluer tes morceaux et tu sors bientôt un album : after. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour le sortir?

A. : Alors, premièrement, il fallait que je sois assez compétent que pour faire des morceaux qui me plaisent suffisamment, dans un premier temps. J’ai dû pas mal me former en regardant des vidéos, des tutos, en prenant des cours aussi. Deuxièmement, et, c’est la raison principale, il a fallu que je surmonte un peu ma timidité et mon incapacité à être content de moi, en fait, et des morceaux que j’ai fait. Donc, j’ai dû faire un grand travail sur moi-même pour accepter de présenter ce que moi je créais. Donc, c’est un petit peu cette peur de l’imperfection.

C : Sur ta page Facebook et ton compte Insta, on voit que tu mets en avant une association Music Fund ASBL. En quoi tu interviens là-dedans ?

A. : Alors Music Fund ASBL, c’est une association belge qui permet à des jeunes et moins jeunes dans des pays en voie de développement, dans des pays en conflit de pouvoir disposer d’instruments et donc du coup, d’égayer une journée, de créer des vocations, d’être dans le partage et de tisser des liens sociaux. En gros, l’association collecte des instruments qui fonctionnent ou pas. S’ils fonctionnent, les instruments sont envoyés. Sinon, ils sont réparés puis envoyés. Et alors, l’idée est de créer un studio d’enregistrement et de former des gens sur place pour qu’ils arrivent à créer leur propre projet de A à Z, avec les instruments reçus et les formations données. Évidemment, iels ne donnent pas des formations musicales, c’est pas des cours de solfège (rires). Les formations, c’est plutôt dans une démarche de rendre la structure indépendante d’une association européenne. Par exemple, iels forment les personnes sur place à réparer elles-mêmes leurs instruments. Music Fund a déjà monté des projets à Goma, à Haiti, en Palestine. Ils ont aussi quelques activités en Europe avec, notamment, la réinsertion de détenus par la musique. Et donc, oui, c’est une association qui m’a touchée et j’ai donc décidé assez rapidement en fait que les fonds que j’allais éventuellement gagner en vendant l’album et le marchandising, des t-shirts, des sacs et des clés USB, allaient être reversés à l’association.

Music Fund a déjà monté des projets à Goma, à Haiti, en Palestine. Ils ont aussi quelques activités en Europe avec, notamment, la réinsertion de détenus par la musique. Et donc, oui, c’est une association qui m’a touchée et j’ai donc décidé assez rapidement en fait que les fonds que j’allais éventuellement gagner en vendant l’album et le marchandising, des t-shirts, des sacs et des clés USB, allaient être reversés à l’association.

C : Stressé par ton concert au Delta ?

A. : Ouais, je suis quand même bien stressé pour plusieurs raisons. D’abord, je suis seul pour une fois sur l’affiche. D’habitude, quand je jouais, c’était toujours avec d’autres personnes. Donc, entre guillemets les gens ne venaient pas que pour moi. Puis surtout là, je vais jouer mes propres morceaux ce qui n’est jamais arrivé. D’habitude, je ne fais « que » mixer des morceaux d’autres artistes, ce qui est le principe du DJ set. Et là, je vais jouer mes propres créations. Et pratiquement personne ne les a jamais entendues. Donc, ça va être un peu surprise. Et cet engouement autour de l’album est d’autant plus stressant parce que les gens félicitent, s’emballent, sont attentifs mais n’ont pas encore entendu la matière derrière, les tracks quoi, comme on dit dans le jargon (rires).

Chance ! Le Delta vient de remettre en ligne quelques places pour le concert d’antoine. qui se déroulera ce 24 juin de 19h à 22h. Son album after. et le marchandising seront disponibles, à partir du 9 juillet 2021 sur la plateforme bandcamp.

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