Adrien Bocksruth : quand la modernité rejoint le classique
Interview de Tiffany Vitali // Photos de Florian Lachapelle
Cinqmille a rencontré Adrien Bocksruth, un pianiste de talent d’à peine 23 ans. Le 25 mars, il a sorti Sentiment partagé, et autant dire que cet air de piano nous a fait ressentir un maximum d’émotions. Ce titre fait partie de son premier EP, Premiers Pas. Celui-ci, contenant trois morceaux, est sorti ce 15 avril.
Cinqmille : Peux-tu me parler un peu de toi ?
Adrien Bocksruth : J’ai grandi à Namur et j’habite désormais à Bruxelles, depuis environ quatre ans. Je n’ai pas un parcours en rapport avec la musique, d’ailleurs mes études se sont tournées vers le management du tourisme et des loisirs. Lorsque j’étais plus jeune, je suis allé un an et demi au conservatoire et j’avais le solfège en horreur, je ne m’en sortais pas. Cependant, dans tout ce que j’ai entrepris dans ma vie, j’y ai mis du cœur et je veux faire pareil dans ma musique.
J’ai repris le piano en janvier 2020 et je ne compte pas raccrocher l’instrument de sitôt ! Le fait d’apprendre en autodidacte me plait beaucoup parce que je n’ai pas de contraintes avec le solfège.
Cq : Que symbolise le piano pour toi ?
AD : C’est un instrument qui rassemble tous les genres et qui est joué ou écouté par des personnes de tous âges et tous horizons. Le piano a des sonorités multiples, plus ou moins 400 à 500, j’arrive encore à en créer de nouvelles. Il est possible de créer de nombreuses mélodies très différentes : un morceau peut être doux, délicat et parfois très dur. Lorsque j’écoute une personne jouer du piano, c’est comme si le temps s’arrêtait. Je dirais que cet instrument possède un côté infini et magique.
Cq : Pourquoi appeler ton premier morceau Sentiment partagé ?
AD : Les trois morceaux de mon EP Premiers Pas représentent mon état d’esprit. Comme premier titre, il y a donc Sentiment partagé. Il représente mon hésitation, ma façon de réapprivoiser le piano après une grande période sans pratiquer. C’est comme si je repartais de zéro.
Mon deuxième morceau, Vie, me représente bien. En effet, je suis quelqu’un de motivé et plein de vie ! Le dernier se nomme Amertume, je me dis parfois que je n’aurai pas dû arrêter le piano … même si au final, je ne regrette rien.
Cq : Comment t’est venue l’idée de faire un clip ?
AD : Je voulais créer quelque chose de concret, reposant sur de bonnes bases et qui restera dans les annales. Les images sont toujours percutantes et situent la musique dans son contexte. Réaliser un clip professionnel de nos jours est possible grâce à Internet et aux programmes de montage.
Je souhaitais apporter une petite touche urbaine parce que je trouve que ça manque vraiment. J’aime beaucoup cette idée de mélanger à la fois le classique et la modernité. D’ailleurs, on me verra rarement en chemise-cravate ! C’est assez peu courant de retrouver des clips avec de la musique classique donc en quelque sorte, je souhaite apporter un regard nouveau à ce genre de musique.
De plus, je ne souhaite pas m’enfermer dans le classique. Ça me plairait de collaborer avec d’autres artistes, même avec des personnes qui ont un répertoire très différent du mien, comme la musique électro par exemple.
Cq : Quelles ont été tes inspirations pour réaliser ce clip ?
AD : Le compositeur et pianiste Sofiane Pamart m’inspire beaucoup. Comme ma connaissance du classique n’est pas étendue, je me suis notamment inspiré de vidéos que j’ai vues sur Instagram. Je souhaitais simplement créer un clip qui amène de l’émotion et qui puisse emmener les gens ailleurs.
Cq : La fin du clip se termine sur la face d’un dé à 6 points et on sent que cela n’a pas été choisi au hasard. Pourquoi finir sur cette image ?
AD : Non effectivement, ça n’a pas été décidé au hasard. Quand on lance un dé, on ignore sur quelle face il va tomber, si on sera chanceux ou non. J’ai eu de la chance parce qu’il est tombé pile sur la bonne face dès la première prise !
Le dé symbolise aussi mon hésitation quant à ma reprise du piano parce que je ne savais pas si ma musique allait plaire ou non. Je trouvais que ça allait bien avec l’atmosphère du clip, dans cette villa. En plus, j’aime beaucoup utiliser l’émoji du dé dans mes posts sur les réseaux sociaux, il fait partie de mon univers et le voir dans mon clip crée une sorte de lien.
Cq : Que souhaites-tu transmettre avec ta musique ?
AD : Je souhaite que les personnes qui m’écoutent ressentent quelque chose, peu importe le contenu. L’important pour moi, c’est de transmettre des émotions. Si quelqu’un écoute Sentiment partagé lorsqu’il est triste, il ressentira peut-être de la nostalgie. Alors que s’il est heureux, il aura un sentiment de bonheur.
Cq : Si tu devais choisir trois mots pour te décrire ?
AD : Jeune, autonome avec du cran et vivant ! J’ai cité quatre mots, mais c’est ceux qui me représentent le plus.
Cq : Et trois mots pour te décrire toi en tant que pianiste ?
AD : Nouveau, parce que c’est ce que je souhaite apporter à mes morceaux. Expériences, car j’expérimente encore vu que j’ai repris le piano l’année dernière. Et enfin, rapide. J’aime amener du peps à mes réalisations. Ces trois mots sont à mon image.
Cq : Ton EP Premiers Pas sera disponible ce 15 avril, où pourra-t-on le trouver ?
AD : Vous pourrez le trouver sur les plateformes de streaming comme Spotify, Apple, Apple music et Deezer. Bien sûr, les trois morceaux seront également disponibles sur YouTube.
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