A cheval sur le dos des oiseaux - De Céline Delbecq
Elle s’appelle Carine Bielen. Le soir, elle boit un petit verre de rouge pour dormir tranquille. C’est de la piquette hein, mais elle aime bien quand même. C'est vrai que l'alcool ça fait de la misère. Elle ne se souvient plus comment elle a eu ce fils, Logan. Mais, il lui change la vie. Avec lui, elle a reçu le monde en entier comme elle dit.
Sur le plateau, une chaise, une fontaine à eau, un mur de stores gris. Tout est dit de l’univers administratif, sans chaleur, qui régit la vie de Carine, placée en institution depuis l’enfance. Reléguée dans la marge, prise dans un système où il faut cocher des cases, elle en est devenue prisonnière et a intégré le discours qui fait d’elle une « incapable », « débile », « toute de travers ».
À travers une parole dense et touchante, Carine livre son histoire, simplement et sans détour. L’humour et la poésie se glissent entre les lignes, comme quand elle était enfant :« Petite, mon père m’appelait la poète
parce que je regardais les oiseaux
dès que j’en voyais dans le ciel
je bougeais plus comme ça
je les regardais
j’imaginais que j’étais à cheval sur leur dos… »
"Avec une présence vraie, la comédienne joue sur un fil délicat, entre l’humilité de sa condition (…) et l’espoir tenace et lumineux d’être comme tout le monde, d’avoir droit aux mêmes rêves que d’autres." - Le Soir